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Le petit monde de Cocotine
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21 juin 2010

D'une défaite présumée à l'autre

L'heure fatidique où j'ai dû rassembler tous mes neurones pour affronter les représentants de la fonction publique territoriale et les convaincre de ma volonté farouche de défendre désormais des intérêts collectifs plutôt que des intérêts commerciaux étant passée, je peux rappliquer ici pour baratiner la conscience tranquille. Ou presque.

Vous me connaissez. Je ne suis jamais contente, et surtout pas de moi. De ce foutu Greta, je suis sortie d'une humeur de dogue en me demandant de quelles notes médiocres j'allais bien pouvoir écoper vu la qualité très moyenne de mes prestations.

Moi qui étais à deux doigts de me faire tatouer le drapeau français sur l'épaule gauche en digne représentante de cette douce république, j'ai ce soir un doute abominable sur ce que va me réserver mon karma jeudi prochain à 17 heures.

D'ici là, j'hésite entre 30-bornes-de-vélo-quotidiennes-avec-les-chevilles-lestées et un open-bar-cocktails-multicolores-à-volonté pour oublier le niveau affligeant de mes auto-évaluations.

A défaut d'avoir envie de vivre le futur proche, je me tournerai donc vers le passé. Alors, cette semaine numéro 24 de l'an 2010, du bonheur en tranches ou du dépit à la louche ?

Chacun voit midi à sa porte et ce n'est pas mon intention de vous bourrer le mou, moi qui suis si déboussolée par les absurdités servies chaque jour par ma-boite-à-Ferrari et celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile. A tel point que j'ai investi dans une boite de vuvu-stop qui ont eu cet avantage indéniable de m'épargner les détails croustillants d'une journée de paresse exquise au Pezula resort, l'histoire des cigares de-celui-qui-se-prend-pour-un-pharaon, le plan de retraite audacieusement pondu en quelques mois et qui débouche sur une nouvelle grève à supporter jeudi prochain - à tort ou à raison, allez savoir -, le nouveau sac de noeuds mêlant apparemment la plus nantie de nos seniors à l'un de nos ministres et cerise sur le gâteau, cet esclandre provoqué par une bande d'enfants gâtés au coeur d'un pays dont la majorité des habitants, elle, l'est beaucoup moins.

Et même si mon principe de base est de ne jamais franchir les frontières de la France, considérant que les centres d'intérêts si franco-français de la plupart de mes compatriotes suffisent à nourrir mon envie d'accrocher les mots les uns aux autres, je vais aujourd'hui déroger à la règle que je me suis fixée.

La seule image qui m'a vraiment touchée cette semaine, à part bien sûr les torrents d'eau qui se sont déversés sur le quotidien des varois, c'est celle de ces mômes au regard triste et perdu qui étaient venus, parfois de très loin, assister à l'entrainement d'une équipe de privilégiés qui n'a même pas su les respecter.

Bonne fête de la musique et bonne semaine à tous !

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14 juin 2010

Quelques héros dans un monde de VRAIS

Dans la vie, il faut se faire plaisir. C'est partant de ce principe indiscutable que ce matin, j'ai décidé de claquer le bec à cette petite garce de voix intérieure qui ne cesse de me harceler : "Fait gaffe, c'est ta dernière chance de sortir de la liste des irrécupérables. Si tu ne brilles pas devant le jury, tu pourras flanquer aux oubliettes tes rêves extravagants de fonctionnariat. Ignorée du privé, éjectée du public, tu resteras MAF jusqu'à ton dernier souffle. Allez, récite-moi tout de suite les droits et devoirs d'un prévôt de l'Etat." pour venir tranquillement baratiner sur les bienfaits de cette semaine numéro 23 de l'an 2010.

C'est que pour la gueuse de base que je suis, voir tout ce beau monde virevolter, ça met les neurones en point de chevrons. D'une ancienne ministre qui, brave comme pas deux, fait don à la communauté d'une partie de sa rémunération, acceptant de ne vivre désormais qu'avec 8600 € par mois au responsable de l'Intérieur qui va devoir débourser 2750 € en punition de sa petite blague auvergnate en passant par ce jongleur de ballon qui vient de signer pour 830000 € mensuels et notre grand manitou du budget qui fait pénitence en C6 ou C5, tout ça pour montrer l'exemple, on ne peut faire que le constat suivant :

Les héros sont légion

en ce bon vieux pays républicain.

Sans parler de notre fraudeur du siècle, la nouvelle coqueluche de la presse. Un garçon si propre sur lui. Comment pourrait-on imaginer qu'un diable est tapi sous un si joli minois ?

Tapie ou pas, that is the question.

Heureusement que l'hexagone compte des hommes de valeur comme notre justicier national pour remettre les pendules à l'heure et donner des leçons aux vilains : "Ca franchement, je veux dire, les gens qui, parce qu'ils jouent au M onopoly, ne se rendent pas compte que derrière le Monopoly, y'a des VRAIS mecs qu'habitent des VRAIES maisons. Ceux-là, pour moi, c'est l'incarnation de ce que je déteste le plus au monde." (zapping à revoir ici).

Moi, ce genre de discours, ça m'émoustille. J'adore qu'on me parle de moi.

So what ?

Pas vous ?

De l'autre côté de mon écran, il existe forcément des VRAIS mecs qui habitent dans de VRAIES maisons avec de VRAIS comptes en banque représentant la VRAIE middle class, non ?

Eh bien, à ceux-là, qui se sentent probablement plus VRAIS que nature, surtout à la fin du mois, je dis : "Vous savez ce qu'il nous reste à faire ?"

A parier en ligne.

Quoi ?

Ce n'est pas le meilleur moyen de rêver ? A part le tricot, bien sûr.

Et ce n'est pas une bonne idée pour renflouer les caisses de l'état ?

Elle est là, la solution à tous nos maux !

En tout cas, j'ai un tuyau. Faut tout miser sur Domenech-le-mal-aimé :

"Un terrain de foot, c'est un rectangle vert ou y'a 11 joueurs d'un côté et 11 joueurs de l'autre."

Un type qui pond des déclarations comme ça, il en a forcément sous le crampon. A moi, on ne la fait pas. En bonne candidate du concours de catégorie C de la FPT, je suis certaine qu'un piège est dissimulé dans l'énoncé.

Mais que je suis gourde. Plus besoin de réviser les problèmes alambiqués de primaire. J'en suis aux oraux. D'ailleurs, je sens la petite voix qui revient m'assassiner de : "Dépêche-toi de boucler ton baratin, BAD GIRL, et reviens à la VRAIE vie."

Bon, OK. Je dégaine ma vuvuzela

et je m'auto-encourage !

Ca vous fait mal aux oreilles ? Normal, je suis VRAIment déchaînée.

Faites comme avec la-boite-à-Ferrari et celle-qui-vous-dit-tout-sur-ce-monde-débile.

COUPEZ LE SON.

Bonne semaine à tous !

7 juin 2010

En partance pour mars

De la 22ème semaine de 2010, je ne préfère garder que cette conversation avec l'une de vous qui s'est si bravement mis en tête de me coacher dans ma quête d'une place de fonctionnaire dans le double four.

Merci à toi, Cécile !

Tu n'imagines pas à quel point ton soutien m'a insufflé de l'énergie, à l'heure où j'avale tous les matins 10 mg de Pariet sensés m'aider à digérer toute la froideur, la méchanceté, l'orgueil, l'égoïsme ou peut-être tout simplement l'absence totale d'amour que j'ai décelés dans cette rencontre avec la personne qui devrait logiquement être la plus proche de moi et qui m'a pourtant si souvent donné envie de me rayer de la carte.

Ca faisait deux ans, ça a duré deux heures et j'en ai pour deux mois à m'en remettre. D'échanges si médiocres, je ressors à chaque fois nauséeuse et chancelante.

Ici, vous le savez, il n'y a pas que du gélatineux et du sirupeux. Parce que la vie, pour moi comme pour beaucoup d'autres, c'est aussi de la violence insidieuse, des écoeurements vertigineux et des cicatrices pour toujours.

Au fil des années, j'ai rendu les armes et lâché prise. Il en sera ainsi jusqu'à la fin de l'une ou de l'autre. Pour avoir tenté l'impossible et essayer de me faire aimer à tout prix, je sais à quel point tout est vain.

La fête des mères revient inlassablement me le rappeler et renforcer ce sentiment effroyablement véhément qui me pousse à m'éloigner d'elle comme d'une flamme menaçante.

A tel point que cette semaine, j'aurais bien rejoint la bande des six qui vient de s'enfermer dans 180 m2 pour 520 jours, histoire d'engranger la dose de sérénité dont j'ai besoin pour faire face au reste.

Je me mets en mode off pour calmer mes aigreurs et retrouver un brin de dérision.

Ainsi va la vie avec ses mauvaises cartes et ses belles rencontres.

Pardonnez-moi ce soir pour mon manque de recul.

Bonne semaine à tous !

1 juin 2010

L'embarras du choix

A vrai dire, hier matin, je n'avais pas envie de baratiner sur quelque sujet que ce soit. Alors, j'ai courageusement remis l'exercice au lendemain en me disant que la nuit me porterait conseil.

Pourtant force est de constater qu'il est déjà 12h23 et que mes pensées flottent et s'effilochent sans que je puisse en dégager un quelconque fil conducteur pour vous résumer ces semaines 20 et 21 de l'an 2010.

Il faut dire que je suis rentrée fourbue de mon épopée à la capitale. C'est que de traîner de Ladurée à Dalloyau en passant par Mulot et Hermé pour reluquer les entremets multicolores, ça use la femme du pâtissier-chocolatier-glacier-traiteur qui, du coup, n'aura pas trop d'une ou deux semaines pour se remettre de ces sept heures quotidiennes à tuer de la gomme sur le bitume parisien.

Alors, depuis mon retour, je campe sous le cerisier en tout en me gavant de manière absolument odieuse, je gamberge sur mon petit séjour à la ville avec vue imprenable sur le périph', côté Porte de Charenton.

Quand je pense qu'en cherchant la crise du Fouquet's au Crillon, j'ai poussé jusqu'au faubourg Saint-Honoré et que gourde comme pas deux, je n'ai même pas osé sonné à la porte de mon-PDPA-bien-aimé pour lui avouer à quel point son dernier slogan me mettait en transes :

"Le sport est une réponse à la crise."

L'opium du peuple. Pendant que tous ces braves sont au stade à s'époumoner, à se cracher dessus, voire plus si inimitié incontrôlée, d'autres peuvent enfin goûter une paix royale. C'est quand même loin d'être bête, comme idée.

Allez, moi, je lui fais confiance et je mets le concept en pratique tout de suite en remplissant mon fridge de Leffe. Et accessoirement, je vais cogiter sévèrement sur la manière dont je vais bien pouvoir séduire le jury qui va bientôt m'accueillir à bras ouverts...

car je suis admise aux oraux !

Fichtre, je n'ai même pas eu le peps de boire une grenadine pour fêter ça. Attendez, ce n'est pas un exploit. Je ne vais quand même pas en faire un fromage.

Quoique.

Tout bien réfléchi, désormais, mon avenir est comme-qui-dirait radieux.

Entre ça et m'imbiber de bière devant vingt-deux millionnaires en culottes courtes qui se font tour à tour encenser et insulter, c'est sûr, j'ai deux voies enchantées pour sortir du marasme.

Bonne semaine à tous !

18 mai 2010

What else ?

Pour être honnête, je n'ai pas pu baratiner à mon aise hier matin. Ne m'en veuillez pas. A la place, j'ai œuvré pour la collectivité.

J'ai bûché sur ma déclaration fiscale.

Ce n'est certes pas la case "Traitements et salaires du conjoint" qui m'a donné du fil à retordre, ni d'ailleurs les DA, DH, EE, DC et autres binômes étranges des "Revenus des valeurs et capitaux mobiliers" et je n'ai pas vraiment eu à me ronger les sangs devant mes simulations de calcul d'ISF. Mais tout de même, cet exercice m'a empêché de réfléchir tranquillement sur tous les bienfaits de cette semaine 19 de l'an 2010.

Des 750 milliards d'euros virtuels qui promettent un avenir glorieux aux braves contribuables européens à une bourse dansant la gigue, je n'ai pas su où donner de la tête et même mon-bien-aimé-Yves-Calvi n'a pas réussi à apaiser mon esprit torturé.

Le monde allait de plus en plus mal, c'était évident, et moi, j'étais là, impuissante et tellement inutile. A part m'envoyer des carrés de chocolat, aligner des surjets et des jetés et accessoirement pleurnicher sur mon blog, j'étais bonne à quoi ?

Alors que mes idées s'embrouillaient totalement et qu'un voile horriblement noir s'abattait sur moi, je suis tombée sur le sourire rassurant et les mots si doux de notre Ministre de l'Economie :

"...la croissance qui repart, PLUS EN FRANCE que partout en Europe..."

Moi qui était prête à me fourrer sous la couette pendant plusieurs jours, sans autre nourriture qu'une collection écœurante de cookies au gingembre, je suis soudain sortie de ma torpeur et j'ai déclaré à l'homme éberlué :

"Tu sais quoi ? Aux spécialistes si réalistes, voire gravement lucides, voire même affreusement pessimistes qui nous bourrent le mou sans arrêt avec leurs prédictions toutes plus atroces les unes que les autres, moi, Cocotine...

je leur réponds que je m'en contrefous !"

Puis assez fière de ma tirade, je l'ai attrapé et emmené au ciné. Après tout, à l'heure où Cannes jouait son festival, le gueux de base du double four avait bien le droit, lui aussi, de s'encanailler sans retenue.

C'est ainsi que la main dans la main, l'homme et moi, nous nous sommes retrouvés au pied de l'UGC avec la ferme intention de tout oublier pendant une heure trente. Et devinez avec qui on s'est laissé embarquer dans une amnésie douillette ?

Avec Patrick Chirac !

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Bonne semaine à tous !

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10 mai 2010

Un avenir austère

A vrai dire, je sors de cette 18ème semaine de l'an 2010 complètement ébouriffée.

A peine remise de cette bringue virtuelle, j'ai été convoquée par mon conseiller en com'. Furieux, il m'a reproché d'avoir voulu en mettre plein la vue à tout le monde avec mes bulles luxueuses et mes discours de jet-setteuse. De son point de vue, pour être d'équerre avec mon image, il aurait fallu vous proposer un petit mousseux à deux balles en vous implorant de ne surtout pas vous lancer dans le BILAN de mes trois ans de frasques blogosphériques alors que je suis et demeure DANS L'ACTION, mon mandat n'étant pas encore bouclé.

Après ces échanges houleux, il m'a sommée de garder désormais un profil bas et d'aller derechef bûcher mon baratin du lundi matin. La queue entre les jambes, je suis sortie de son bureau en maugréant mais compte-tenu de l'actualité foisonnante de ces derniers jours, j'ai dû très vite oublié blâmes et remontrances pour m'atteler à la tâche.

C'est que l'heure était grave. Il fallait sauver l'euro.

Sauver l'euro. Si je voulais être honnête avec moi-même, l'euro, je m'en fichais comme de ma première chaussette. 38 ans d'amour avec ce bon vieux franc, ça ne s'oubliait pas comme ça, pour une amourette mouvementée de quelques années qui m'avait imposé, en plus, une maîtrise diabolique de la table de 6,55957. Non, l'Europe du nord pouvait bien lâcher le sud et la France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal retrouver leurs monnaies d'origine à la suite de la Grèce, je m'en tapais le coquillard.

Surtout que connaissant un peu leur façon de voir la vie et les services fiscaux - puisque pour les beaux yeux de l'homme, j'ai plaqué ma vie parisienne en 1996 pour me mettre au régime féta - je suis restée extrèmement dubitative à l'écoute de certains grecs s'étonnant de cette situation de faillite et intriguée par la colère et la violence qui en découlaient.

Mais comme je suis très lâche et que je n'ai aucune légitimité en matière d'expertise économique hellénique, je vous renverrai directement à votre libre arbitre en vous proposant toutefois de regarder un reportage de "Complèment d'enquête" intitulé "La Grèce au régime sec" qui est passé extrèmement tard lundi dernier et qui présentait l'avantage, à mon avis, d'être un peu moins politiquement correct que tout ce qu'on a pu entendre aux heures de grande écoute, si je fais exception de mon-Yves-Calvi-bien-aimé.

Ainsi selon certains cerveaux bien construits rencontrés au hasard de mes errances télévisuelles, nous étions en train de passer d'une crise des banques à une crise des états qui, elle, promettait d'être d'une violence infinie et d'une durée autrement plus angoissante que la précédente.

Banqueroute, décroissance, chômage, austérité. Plus les mots s'agglutinaient en sombres guirlandes, plus ma réserve de chocolat noir aux écorces d'orange signé Klaus fondait à vue d'œil et moins les trous de mon Rambouillet étaient centrés dans les losanges.

C'était clair. On allait en baver des ronds de chapeaux.

Il se murmurait déjà que d'un plan de relance archi raté, la France allait être submergée par un vrai régime d'austérité qui clouerait certainement le bec à nos plus viles ardeurs latines. Et là, j'ai commencé à me faire des cheveux blancs.

Comment nos ministres allaient-ils pouvoir voler plus vite que leurs ombres si on les empêchait de faire un petit saut aux Antilles pour 116500 € et surtout comment notre-PDPA-préféré allait-il pouvoir poursuivre le réaménagement de son-nouvel-avion-sans-prétention-à-185-millions-d'euros blindé de cuir de Cordoue, agencé par un ébéniste surdoué et cachant, selon les dires des Dernières Nouvelles d'Alsace, une petite merveille de four à Calzone?

Oui, comment les supposés grands de l'hexagone se débrouilleront-ils pour faire avaler au gueux de base qu'ils méritent amplement les privilèges très particuliers qu'ils s'offrent sur leur dos ?

Et d'un coup d'un seul, j'ai eu une lueur que je m'autoriserai sans aucune modestie à qualifier "de génie" :

Il suffisait juste d'envoyer quelques ministres au charbon en les obligeant à batifoler sans retenue avec tous ceux qui sont planqués en Suisse, en Belgique ou à Las Vegas* afin qu'aveuglés par l'amour, ces petits malins abandonnent leurs domiciles fantômes et reviennent goûter aux joies de notre douce France, non sans passer par cette case désopilante nommée "perception", le tout ponctué d'un plan com' bien ficelé pour montrer au vilain peuple assoiffé de justice la bravoure avec laquelle les hautes instances traquent les méchants fraudeurs.

Moi qui ai commencé la semaine d'humeur plutôt chagrine, voilà maintenant que je ne parviens plus à m'arrêter de pouffer bêtement...

Ah mais j'y pense. Faut que je paie mon deuxième tiers...

Bonne semaine à tous !

* N'hésitez pas à écouter l'humeur du jour de Stéphane Guillon à ce sujet.

3 mai 2010

Crapules ou pas ?

Autant être honnête avec vous. Les potins de notre douce France en cette semaine 17 de l'an 2010 ne m'ont fait ni chaud ni froid.

Les divagations du duo pathétique Brice-Lies m'ont fait grimacer d'horreur tant le premier s'est empêtré dans cet imbroglio et l'autre s'est fourvoyé dans la conjugaison du verbe déchoir. Quant à cette nouvelle intrigue politico-financière menaçant un ancien premier ministre et mon-PDPA*-préféré, j'attends avec impatience que les protagonistes fassent surface pour savourer tout le piment de l'histoire.

Au bout du compte, vu de ma lucarne, il m'est apparu que la chose la plus sage à faire, c'était d'envoyer toute cette jolie bande se faire voir chez les grecs.

Car dans mon tout petit monde s'est tramée une affaire autrement plus importante. Sortie de la semaine 16 un tantinet épuisée par les crises capricieuses et théâtrales de Miss Cocotine, il était temps de réunir les hautes instances pour décider du sort de la gamine rebelle. Le verdict est tombé : punie de Schtroumpfs pendant une semaine. Une idée de l'homme. Pour une fois que je ne passais pas pour la vilaine qui scande "Pas de légumes, pas de bonbons !" et lui pour le héros rentrant, tard certes, mais les mains remplies de macarons, de glaces ou de chocolat, c'était toujours bon à prendre.

La petite brunette rappelée à l'ordre s'est ainsi tenue infiniment tranquille en début de semaine. Puis mercredi après-midi, alors que je jouais des aiguilles en la regardant essayer de caler son chien en peluche à califourchon sur le guidon de son vélo, elle partit soudain d'un coup de pédale et m'envoya un cinglant : "Je vais chercher mes parents.", ajoutant "Mais c'est pour de faux Maman !"

Visiblement, la petite crapule parvenait à aligner les mots parfaitement bien quand il s'agissait de me piquer au vif. Le centimètre de plus en un mois se faisait sentir. Il fallait prendre le taureau par les cornes et pourtant, c'est exactement l'inverse qui s'est produit. Le regard fuyant, j'ai reçu l'estocade sans riposter

Assez secouée et revoyant toute la saga de son adoption défiler, j'ai gardé ça en magasin et dans la série faut-savoir-déléguer-quand-on-n'est-plus-à-la-hauteur, c'est son orthophoniste qui lui a répondu un peu plus tard à ma place : "Les parents, on ne peut pas en changer, c'est comme ça." Brave comme tout, elle m'a ensuite si bien décortiqué le phénomène d'un "Elle sait où ça fait mal." que je suis sortie de son cabinet regonflée partiellement.

Quelques jours après, ma copine Nadine avec qui j'adore refaire le monde de temps en temps au coin de la rue, m'a réconfortée de plus belle. Avec trois filles, à mes yeux, c'est comme-qui-dirait une boule d'expérience. "C'est l'âge !", elle m'a assuré. Ce qui m'a redonné un peps du diable.

C'était clair, la morpionne, elle allait voir de quel bois je me chauffais.

Du coup, en fin de semaine, alors que bien installée au restaurant et pleine d'insouciance, notre Miss Cocotine se gavait de frites croustillantes en dessinant des hippopotames, l'homme et moi, on lui a dit : "Alors, tu veux toujours changer de parents ?"

Devinez la réponse...

Bonne semaine à tous !

* Pour les distraits, les petits nouveaux et les amnésiques, PDPA signifie Président Du Pouvoir d'Achat.

26 avril 2010

Femme de l'ombre

Alors, cette 16ème semaine de 2010, elle était comment ?

Un PDPA qui s'encanaille dans le neuf trois, des footballeurs dont les frasques s'étalent partout, des vacanciers qui n'ont jamais été aussi heureux de retrouver leur pays, une église catholique en pleine décrépitude, un voile qui engendre moult polémiques et un chômage à son plus haut niveau depuis 10 ans.

Il fallait trier et éviter de tomber dans le panneau. Ceux qui font des vagues sont toujours à la une, les autres beaucoup moins. Mettre tout le monde dans le même sac relèverait de la bêtise la plus pure. Et puis pourquoi ne pas prendre le contre-pied de tout ça et faire la liste de tout ce qui roule comme sur des roulettes :

- les hedge funds sont au top,
- les banques ont extrèmement bien remonté la pente,
- le bouclier fiscal existe toujours,
- Eyjaf-truc-bidule s'est calmé,
- il fait beau depuis quinze jours dans le double four,
- et les vacances d'été ne sont pas loin...

Franchement, regarder les choses sous un angle différent, quoi de plus revigorant pour boucler la semaine sur une note résolument positive ?

J'en étais là dans mes réflexions quand tout à coup, l'homme, qui avait bravement déclamé : "Je prends une semaine de vacances en avril pour être avec vous !", s'est vu appelé d'urgence pour raisons hautement professionnelles.

J'en suis restée comme deux ronds de flan, seule face à une Miss Cocotine bouillonnante d'énergie et non inscrite au centre de loisirs. Mais pas le temps de m'endormir sur mes lauriers car l'homme ayant vu son vol annulé sauvagement, il lui a fallu rejoindre Londres à la sueur de son front et dans cette mission digne de l'agent 007, il fallait bien qu'une héroïne de l'ombre fasse le lien entre les parties. J'ai ainsi passé mon mercredi à décrocher pour recueillir des informations de la plus haute importance : "Alors, t'en es où ? OK, je note, je transmets." et pouvoir rassurer ensuite l'autre côté de la mer et son clan de désespérés du dessert.

Vous allez me dire : "Mais il n'a pas de portable, l'homme ?" Et là, je vous réponds : "Si, mais pas de forfait international." Et franchement, moi qui ai fait mes armes au temps du bon vieux téléphone en bakélite et qui ai utilisé le télex comme pas deux, ce n'est pas ce genre de liaison alambiquée qui me fait peur. D'ailleurs, j'ai si bien œuvré  que l'homme, à son retour, m'a envoyé un semblant de compliment : "Ah, t'as vraiment assuré !" et m'a couverte de shortbread et de cheddar.

Autant vous dire qu'une fois l'aventurier rendu à bon port, j'ai pu vaquer à mes occupations et je me suis concocté des soirées téloche jusqu'à plus de laine. Et cerise sur le gâteau, jeudi soir, Envoyé Spécial qui devait savoir que je crevais d'ennui, seule dans mon bled paumé, m'a servi un portrait de Vincent Lindon aux petits oignons. Des types comme ça, ça ne courent pas les rues, non ? Comme ils disent : "Il aurait pu vivre dans un film de Claude Sautet." Moi, je suis totalement sous le charme.

Bonne semaine à tous !



18 avril 2010

Mon mentor

Je dois vous avouer que cette 15ème semaine de l'an 2010 m'a beaucoup secouée. A tel point que les mots tournent et virent sous ma souris sans que je parvienne à les dompter. D'où ce baratin du lundi soir et tant pis pour la rime.

D'un clapotis gentillet, on est brutalement passé aux gros remous et c'est les yeux écarquillés que j'ai vu la liste des mécontents s'allonger dangereusement : les cheminots mais c'est comme-qui-dirait récurrent, les vendéens mais finalement tout va mieux depuis que zone de solidarité a gommé zone noire, les chauffeurs de bus et là, je-sèche-no-comment, les salariés kidnappeurs mais-comment-on-en-arrive-à-des-situations-si-violentes-ma-bonne-dame, les fins de droit que notre PDPA, en héros de tous les temps, a promis de ne pas laisser tomber, les gendarmes qui sont persuadés qu'on veut leur peau et même les généralistes qui se considèrent comme mal aimés. Somme toute, une chance folle que les profs aient été en vacances.

Mais pas question de tomber dans la décadence en singeant ce type qui, à bout de nerfs, a rétorqué au courageux journaliste venu prendre la température de la gare du nord : "Franchement, ils commencent à nous les briser menu avec leur grève !". Non, pas question. Au contraire, j'ai puisé dans mon sac à compassion et j'ai gentiment essayé de comprendre les uns et les autres. Ca m'a demandé une énergie folle et honnêtement, sur certaines corporations, j'ai échoué lamentablement. Je suis restée sèche comme un coup de trique. Même pas une larmichette. Que dalle. Mais inutile de me soudoyer. Je ne vous donnerai aucune piste. C'est pas mon genre.

Quand on pense qu'au milieu de ce marasme, le lancement de la réforme des retraites, vous savez, le fameux dossier qui doit être bouclé avant l'été, eh bien, il a presque failli passer inaperçu. Si c'est pas malheureux. Un débat si croustillant dans lequel d'entrée, personne n'est d'accord. Du pur sucre. En plus se donner juin comme deadline, c'est d'une bravoure sans nom. Défier les suédois à ce point, ça frôle l'inconscience.

Oui décidément, la vie bouillonnante de l'hexagone me permettait vraiment d'oublier mon triste sort de chômeuse-de-très-longue-durée-vieille-peau-de-surcroît.

J'en étais là dans mes réflexions intenses quand tout-à-coup, il m'est arrivé la plus loufoque des aventures. Non que j'ai raté mon vol aller simple pour les Bahamas à cause du coup de colère d'Eyjafjallajokull, mais plutôt qu'UNE BOITE M'A CONVOQUÉE EN ENTRETIEN. Eh oui, ça vous en bouche un coin, hein ?

Attendez, vu la fortune que me coûtent mes injections d'acide hyaluronique, fallait bien qu'un jour, les 32 ans affichés sur mon CV tout beau tout neuf portent leurs fruits.

Bon, c'est sûr, de prime abord, pas de quoi faire des bonds de trois mètres : un CDD de trois mois à 14 heures par semaine fois 8,86 €, on tombait pile poil dans l'emploi précaire. Mais comme faire la fine bouche n'est plus vraiment à ma portée, j'ai balancé mes trois grammes d'orgueil restant et  je me suis pointée toute guillerette au fin fond de la zone industrielle.

Surprise. Une TPE, mais alors très petite. Un couple. Le challenge à leurs yeux, c'était que la perle recherchée résiste à leur mariage. Une sorte de ménage à trois en quelque sorte et pour la vie en plus car de CDD, l'affaire avait évolué en CDI. Je n'avais jamais fait dans le vaudeville mais après tout pourquoi pas. Le concept de l'homme "Vas-y. T'as rien à perdre." collait à merveille à la gageure.

Eh bien, figurez-vous que nous nous plûmes. Tant et si bien qu'à peine rentrée chez moi, j'étais à nouveau pourchassée. Un coup à bomber le torse et à croire qu'on va tout péter dans la baraque. Mais vous me connaissez. Je suis restée sur mes gardes. Un employeur qui s'intéressait à moi et deux jours de suite de surcroît, c'était chose louche. La dernière fois remontait quand même au 24 décembre 2009 et point n'est besoin d'insister sur le fiasco terrible qu'en avait été l'issue.

Pas le moment de tergiverser pourtant. Fallait foncer. Vendredi matin à 10 h, je remettais donc le couvert avec le duo chamailleur. Très vite, j'ai appris que je n'avais plus qu'une concurrente et de fil en aiguille, tout le monde s'est détendu. Presque trop beau pour être vrai. La dame s'est vertigineusement dévergondée : "Ah mais vous êtes loin d'être sotte, comme disait ma grand-mère !", ce qui m'a déclenché un rire nerveux. Des compliments comme ça, fichtre de fichtre, c'était pas tous les jours que j'en avais.  Puis elle a poursuivi : "Ben, tu... Ah, on va travailler ensemble et ici, tout le monde se tutoie... Ca ne te dérange pas ?" Un sourcil resté en suspension, j'étais à deux doigts de jurer qu'une caméra était planquée derrière le philodendron douteux, mais bien élevée, j'ai donné mon feu vert : "Oh non pas du tout."  Puis son mari a surenchéri : "Je n'ai pas vu l'autre personne mais c'est vers vous que va ma préférence." qui m'a collé un sourire niais tout en me laissant tout de même dubitative sur la teneur intrinsèque du raisonnement. J'ai salué, volé vers la sortie et papillonné tout l'après-midi.

Mon destin allait virer, je le sentais.

A 17h05, un coup de fil. "Bon, allez, je me lance. On a choisi l'autre candidate. Mais vous êtes très bien." J'ai dit : "Ah bon." et puis j'ai raccroché abattue comme un lapin de garenne ayant croisé mon voisin Chasse-Pêche-and-co.

Autant vous dire que toutes mes bonnes intentions se sont décomposées d'un coup d'un seul et que le gars, à la téloche, je suis two hundred per cent d'accord avec lui. "ILS ME LES BRISENT TOUS MENU."

Bonne semaine à tous !

 

 

 

12 avril 2010

Potins de couples

Cette semaine number 14 de l'an 2010 m'a collé la peur au ventre.

Complot, enquête de police, contre espionnage, tous les ingrédients réunis pour un nouveau James Bond. Assurément. Il paraît même que c'est Pal qui va remplacer Daniel Craig, qu'il aura à démanteler un réseau de chouans sanguinaires prêts à tout pour garder leurs chambres avec vue et que c'est Mickael Vendetta, ce héros à la verve étourdissante, qui l'aidera à les décimer, laissant l'agent 007 conclure avec Carla dans une scène finale très suggestive et très happy.

Tétanisée par tant de violence, j'ai enfin osé appuyer sur le bouton de celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile. Lui clouer le bec relevait du vital. Faire le tri dans toutes ces supposées informations devenait infiniment trop ardu. Il fallait que j'accorde un break à mon armée de neurones avant qu'elle ne me dépose un énième préavis de grève, m'imposant un Alzheimer précoce. L'air de rien, pour l'amadouer, j'ai mis Bruni-Biolay de côté et je l'ai bercée de Vivaldi-Holiday. Ca a marché du feu de Dieu. Elle m'a collé une paix royale.

Sauf un petit dissident qui a pris un malin plaisir à venir me répéter inlassablement "Y'a pas de fumée sans feu, y'a pas de fumée sans feu, y'a pas de fumée sans feu."

Mais cette sérénade a stoppé net quand l'homme m'a brutalement ramené à mon parcours terrestre très ordinaire en déchargeant, toujours avec l'aide dévouée du même complice, un réfrigérateur géant. Là, j'ai décidé qu'il était urgent de rebrancher mes connexions pour analyser la situation :

Mais pourquoi diable l'homme me couvrait-il ainsi de cadeaux somptueux, transformant la chaumière en salon des arts ménagers ?

Un doute m'est tombé dessus froidement. Et si c'était juste les ustensiles nécessaires à la mise en pratique du "Manuel scolaire d'économie domestique pour les femmes de 1960" que ma copine Elisabeth m'a envoyé l'autre jour pour plaisanter et qui commence comme ça :

"Faites en sorte que le souper soit prêt. Préparez les choses à l'avance, le soir précédent s'il le faut, afin qu'un délicieux repas l'attende à son retour du travail...."

Trempée de sueur à l'idée qu'il pourrait exiger sous peu que je ne m'habille plus qu'en vintage sixties et que je ne lise que des roman-feuilletons, j'ai sauté dans ma décapotable et je me suis sauvée au cinéma avant que mes prérogatives ne soient réduites à peau de chagrin.

Vous pouvez donc lancer cette rumeur affolante qu'entre l'homme et moi, y'a de l'eau dans le gaz.

Bonne semaine à tous !

IMG

Illustration Gil Elvgren

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