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Le petit monde de Cocotine
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28 février 2011

Volée de claques

4h47. Le réveil d'Alain Duhamel n'a pas encore sonné que je suis déjà sur le qui-vive, un Ceylan à la main et deux crèpes dans le ventre, étourdie par cette question redondante :

Ma toute petite vie s'est-elle trouvée bouleversée par les sept jours écoulés ?

Au regard de ce monde enflammé, le sujet paraît ridicule, égocentrique voire pesant. Mais compte-tenu du fait que du ridicule, de l'égocentrique et du pesant, on en croise à chaque seconde, dans l'hexagone et même ailleurs, pourquoi mes aventures quotidiennes et la rage de vivre qui les accompagne seraient-elles plus illégitimes qu'autre chose ?

Et puis ma carrière douteuse de baratineuse, c'est tout ce qui me reste. Alors ce n'est pas le moment de flancher et de claquer mes volets virtuels sur un coup de tête. Vous aurez la lourde tâche de me supporter jusqu'à ce que je remporte le jackpot au Loto, que je braque la BDF ou que je signe un CDI.

Et ça, c'est pas gagné.

D'ailleurs, je sors de cette 8ème semaine de l'an 2011 aussi dynamique qu'un vieillard asthénique.

Remarquez, je ne suis pas la seule.

Moi qui m'émeus régulièrement du sort réservé aux femmes, je dois dire que l'éviction de MAM m'a soufflée. Que va-t-elle devenir ? Passer de MAE à FAF, ce n'est pas une sinécure. A son âge, c'est la descente aux enfers et le déclassement assurés. Un peu comme ce couple du 16ème croisé sur Arte mardi soir dans Classes moyennes : la peur du déclassement qui reluquait les beaux rôtis bien ficelés du joli boucher et finissait par chasser la promo à Casino.

Ou moi.

Pourtant, mon destin a bien failli basculer.

Figurez-vous que l'une des 221 communes de Loire-Atlantique s'est trouvée émue par ma candidature et m'a convoquée mardi dernier pour une conversation à bâtons rompus avec un jury composé de trois femmes charmantes.

J'en suis sortie assez contente de ma prestation mais sur mes gardes, vu le nombre de concurrentes croisées.

Rien d'extravagant pourtant. Juste un mi-temps payé avec un lance-pierre mais pour une déclassée qui n'a vu que deux feuilles de paie en cinq ans, un bon morceau de beurre à flanquer dans la pâtée d'épinards.

Vendredi après-midi, un peu fièvreuse,  j'ai décroché mon téléphone, prête à prendre une nouvelle claque.

Je l'ai prise.

Le jury avait beaucoup apprécié notre échange mais m'avait finalement collé en deuxième position. J'étais tellement brillante qu'à coup sûr, je trouverais très vite un autre poste.

Sans blague.

Vous savez quoi ?

Poulidor se ferait bien une petite semaine à Djerba la Douce avec une copine. Paraît qu'ils soldent à tour de bras. Je vais passer un coup de fil à MAM.

Bonne semaine à tous !

PS : Au fait, la coccinnelle, j'en trop envie de l'écrabouiller.

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21 février 2011

Made to break

C'est nauséeuse et chancelante que j'ai lâché cette 7ème semaine de l'an 2011.

De l'obsolescence programmée décortiquée par Arte dans Prêt à Jeter (à revoir ICI) au périple essoufflant auquel Guy Lagache m'a conviée dans Capital Terre mercredi soir (à revoir ICI), mes neurones se sont baladés, avides de démanteler les systèmes de génie qui font avancer ce monde si palpitant.

Ou reculer.

Relativement désorientée, j'ai fini par craindre qu'à l'instar des dinosaures, l'homme ne disparaisse assez rapidement de la surface de la Terre, victime de ses choix cupides et inconsidérés.

Littéralement épuisée par ces tentatives de réflexion, je revins à mes considérations quotidiennes et décidai d'envoyer une prod' de pancakes. Imaginez la déception. Le revêtement de ma crêpière Téfal, achetée l'an dernier pour une bouchée de pain, s'est soudainement déchiré en cinq points, me laissant comme deux ronds de flan, la spatule figée et la prunelle effarée.

Irritée, je me souvins que l'emballage bariolé m'avait pourtant juré un "antiadhésif haute résistance" et une qualité "New Resist".  Or, cette foutue poêle qui ne m'avait servi que trois ou quatre fois, était désormais bonne à jeter. Un coût de revient unitaire de la crêpe plutôt excessif et une hérésie pour l'environnement.

C'était évident.  J'étais à mon tour frappée de plein fouet par "l'obsolescence programmée".

Ni une ni deux, je lançais un SOS à Téfal qui, allez savoir pourquoi, ne daigna pas me répondre.

Penaude et désemparée, je quittai ma peau de consommatrice arnaquée pour réintégrer celle de chercheuse-de-job-au-long-cours. De site en site, je tombai tout-à-coup nez-à-nez avec l'offre de mes rêves et m'embarquai derechef dans un quart d'heure d'illusions grotesques, m'imaginant enfin casée et heureuse d'être considérée comme une chose non périmée.

Cinq jours plus tard, personne ne m'ayant réclamée, j'étais définitivement calmée.

Aussi désintégrée que ma poêle, j'étais à deux doigt de me faire hara-kiri avec son manche, prouvant ainsi à quel point j'étais, moi aussi, "made to break", quand tout-à-coup, j'entendis un murmure.

Dolce Francia,

Etait-ce une sorte d'hymne de campagne que l'amoureuse-qui-n'est-plus-de-gauche offrait à mon-PDPA-bien-aimé ?

Que tout ça était romantique et attendrissant. Un peu de douceur dans un plan de communication et de manipulation grossier dont le dessein ne faisait aucun doute, ça tombait vraiment à pic.

A observer les combats fielleux, les regards haineux et les carnages odieux qui fleurissaient ça et là dans le monde politique, j'en étais presque arrivée à désirer que certains soient sacrifiés, comme ma poêle et moi, sur l'autel de "l'obsolescence programmée".

Bonne semaine à tous !

PS : La chanson que j'ai choisie est celle du film Azur et Asmar qui est un pur bonheur.

Azur_et_Asmar

10 février 2011

Sur un fil

Encouragée comme je l'ai été, je ne pouvais que m'incliner et reprendre du service sans moufter.

D'ailleurs, à 6h17 hier matin, j'ouvrais subitement l'oeil, titillée par une poignée d'idées qui dansaient la Carmagnole dans mon cerveau embrumé. Un signe du destin. Un brin d'effort et de concentration et je les avais matées, hiérarchisées et plaquées sur mon clavier.

Je suis donc prête à vous livrer enfin un baratin qui, je l'espère, sera à la hauteur de vos attentes.

A l'instar de ses prédécesseurs, janvier a traîné en longueur, congestionné et renfrogné, dans l'attente insoutenable du carnet de notes de l'homme, accompagné ou non d'une augmentation qui de toute façon, avait peu de chances de couvrir les 6% de hausse annuelle de ma facture EDF, les 7 de celle de GDF, ni même les 5 de celle de Véolia.

Partant de cette sombre mais néanmoins réaliste hypothèse, l'humeur a viré au maussade du côté du pôle financier et tout comme mon PDPA-bien-aimé, il a fallu que je planche nuit et jour sur le dossier étiqueté

comment-garder-l'équilibre-en-2011.

Allais-je enfin cesser de me mettre la rate au court-bouillon pour vivre au jour le jour en abandonnant définitivement l'espoir d'engraisser mon Livret A, mon PEL et mon LDD et de combler mon banquier en signant enfin le plan de retraite qu'il rêvait de me refourguer depuis une décennie ?

La question méritait probablement que je m'y intéresse, mais noyée dans mon plan de survie pas-de-viande-pas-de-ski-pas-de-concert-pas-d'autoroutes-pas-de-shopping-hors-soldes-pas-de-coiffeur-pas-de-verres-progressifs-pas-de-baby-sitter, je ne pouvais m'empêcher de constater, les boyaux emmêlés, que mon niveau de vie n'en finissait pas de sombrer depuis mon licenciement fracassant de 2003.

Pour autant, ce n'était pas le moment de rendre mon tablier. Car en fin stratège, je savais pertinemment que la question primordiale à soumettre à l'homme en ce début d'année, c'était :

Qu'est-ce-qu'on fait cet été ?

Après 76 heures d'enquête minutieuse sur les pratiques parfois scélérates des professionnels ou des opportunistes du tourisme français, grec, italien ou espagnol, j'en arrivai à cette conclusion accablante : Où vais-je bien pouvoir passer une semaine de semaine paradisiaque sans claquer un mois de salaire ?

Ne trouvant aucune réponse satisfaisante à cette question, je tombai dans une crise foudroyante de j'en-ai-plein-le-dos-d'être-dans-la-mouise qui déboucha sur l'adoption immédiate d'une restriction budgétaire draconienne. L'état d'urgence était décrété. Les ET liant toutes les envies de la famille seraient remplacés derechef par des OU.

N'étais-je, après tant d'années de frustration, devenue une spécialiste du concept dans-la-vie-faut-savoir-faire-des-choix ? En bonne fille de banquier, j'avais toujours su résister aux débits vertigineux et au cercle infernal qui ne manquait pas d'en découler, quitte à m'astreindre à une mono-diète pâtes 1er prix Auchan doublée d'une interdiction de fréquenter tout ce qui ressemble de près ou de loin à un faiseur de marges. Ce n'était pas une année de plus de rationnement qui allait me mettre au tapis.

Et du reste, pour montrer l'exemple, n'avais-je pas bravement renoncé à mon abonnement Canalsat, me privant ainsi de Jamie Oliver, Gordon Ramsay et Nigella Lawson, les seuls anti-dépresseurs sans effets secondaires ? Une punition dont j'ai pleinement ressenti la cruauté le 4 février, date à laquelle la diffusion a été coupée définitivement, me laissant comme une âme en peine répétant en boucle nom-d'un-chien-j'en-ai-marre.

Au coeur de cette débâcle,  une chose demeurait certaine. Les escapades, elles, relevaient du domaine du sacré. Je pouvais accepter toutes les avanies mais rogner sur le budget congés, c'était pire que de m'estropier.

Le soir même, je servais mon rapport complet et fouillé à l'homme hébété puis irrité de voir ainsi la Cour des Comptes débouler furibarde dans son living pour l'accuser de dépenses inconsidérées. Trente minutes de monologue plus tard, j'étais à bout de souffle et n'avais manifestement pas obtenu d'adhésion franche à ma cause. La partie adverse persistant à nager dans la mauvaise volonté, je finis par déclamer solennellement :

Puiser dans les économies, c'est fini.

avant d'ajouter avec emphase :

Le bas de laine, il est dead.

Comment vous dire ?

Dans les quinze jours qui ont suivi, l'homme a viré à l'autisme, disparaissant du domicile conjugal de 6h30 à 20h00 et refusant toute communication adulte et responsable avec les hautes autorités financières entre 20h01 et 6h29.

Si bien que je voyais déjà ma cagnotte vacances idylliques muter en enveloppe divorce hystérique.

Vous savez quoi ? Ces échauffourées m'ont éreintée et sans ambages, je peux vous assurer aujourd'hui que :

je suis claquée !

Le seul moyen de récupérer étant d'envisager une excursion bien ficelée, j'ai secoué mon LG-pas-smart-pour-un-sou dans tous les sens pour dénicher un ami qui, par un heureux hasard, passerait au-dessus de mon bled en jet et accepterait de me donner un lift direction le soleil du Maghreb.

Peine perdue.

Dommage, j'aurais tellement aimé décompresser et changer de peau pour un temps.

Quoi ?

Je suis 24 heures sur 24 et 365 jours par an chômeuse-de-très-longue-durée. Vous comprenez bien qu'avec le rythme que j'ai, de temps en temps, j'ai besoin de me poser, j'ai besoin d'être en famille et avec des amis, et qu'à ce moment-là, j'en oublie un peu la représentation.

Si je n'ai même plus l'espoir d'une virée quelconque, que me reste-t-il donc pour me divertir ?

Peut-être ma-boite-à-Ferrari ce soir à 20h30. C'est JPP qui mixe. Autant vous dire que ça va déchirer.

Bonne journée à tous et surtout bonne soirée !

27 janvier 2011

Napoléon pourra toujours m'attendre

En janvier me vient toujours cette envie furieuse de faire des bilans, le tout étant généralement suivi par les conclusions qui s'imposent.

Ainsi dimanche matin, d'un clic las, j'ai tué mes guirlandes. Ca mijotait depuis ce jour de novembre où la perception me réclama la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises), jolie remplaçante de la taxe professionnelle qui, d'après mon enquête, privilégie les entreprises aux énormes chiffres d'affaires mais plombe sans vergogne celles qui vivotent péniblement. S'en est suivi un coup de mou épouvantable à l'issue duquel j'ai décidé de rendre mon SIRET à qui de droit, après avoir plaidé ma cause et réussi à me faire exonérer. Exceptionnellement.

Une fois l'affaire enterrée, j'ai fait preuve d'un courage extraordinaire et n'ai pas succombé à la tentation de m'enfermer avec pour seuls compagnons Grand Corps Malade, Barbara, Lalanne et quatorze litres de pâte à crêpes.

J'ai relevé la tête et me suis présentée souriante et bien peignée à la party galette organisée par l'homme chez un type avec lequel il fraternise tous les samedis matins en attendant la fin du cours de danse de sa fille.

Un traumatisme.

Le petit couple parfait, gentil et même pas arrogant, qui a décidé de quitter Paris pour Nantes, la ville où la vie est paraît-il si douce et où le chômage est paraît-il inférieur à la moyenne nationale. Lui a trouvé le job de ses rêves tout de suite. Elle a démissionné pour le suivre mais son entreprise l'a rappelée quinze jours après pour finalement lui offrir un poste à Nantes. Ils travaillent tous deux à quelques kilomètres de la maison qu'ils ont achetée à peine débarqués, un-vrai-coup-de-coeur, peuvent même déjeuner ensemble parce-qu'ils-sont-à-trois-minutes-l'un-de-l'autre et font garder leurs trois enfants par une nounou adorable et compétente dénichée sans encombres.

Un papier pour Femmes Actuelles ou Prima.

Imaginez, quand, poliment, ils se sont mis à nous retourner les questions et que la bouche pleine de feuilleté, il a fallu que je résume mon parcours chaotique en veillant à écarter tout détail susceptible de les amener à cette conclusion fracassante : mais-elle-traine-une-poisse-cette-pauvre-fille-comment-elle-fait.

Question légitime que je me pose aussi depuis des décennies, sans jamais avoir entrevu l'ombre d'une réponse.

Au fait, je n'ai pas eu la fève.

Quoi de plus normal ? Je n'ai jamais la fève.

Je suis rentrée chez moi comme un vieux pneu épuisé d'être rechapé à outrance.

Dommage car le programme des réjouissances de janvier ne s'arrêtait pas là. Lundi matin à dix heures, j'étais convoquée pour un entretien de l'autre côté de la Loire.

Un entretien.

Sûrement celui de 2011, l'unique.

Depuis plusieurs années, je n'ai jamais plus d'un entretien par an. C'est mieux comme ça. Vu les propositions grandioses qui me sont faites, en affronter trop, ça pourrait me tuer.

Une offre Pôle Emploi qui me promettait un CDD d'un an pour 9,40 € bruts à multiplier par 39 heures hebdomadaires, soit 169 mensuelles - juste pour vous prouver que j'ai quand même de beaux restes en gestion de la paie - sur un poste bizarrement éclectique.

Pas de quoi être excitée comme une puce.

Une fois le bac attrapé de justesse, j'ai erré dans la pampa avec ma carte Michelin à la place du mort, mais sans panneaux et sans GPS, et je suis finalement arrivée pile poil à l'heure à mon rendez-vous abracadabrant.

Dire qu'une sorte de coup de foudre nous est tombé dessus au premier regard serait pur mensonge et de notre entretien cordial mais insipide, je suis ressortie encore plus flasque que je ne l'étais la veille au soir.

Les tâches de gestion commerciale s'étaient métamorphosées en prospection téléphonique et ordre m'était donné de convertir les contacts pris lors des salons en partenariats concrets et fructueux. L'objectif était lourd et les cibles infiniment variées. Il s'agissait d'attaquer l'Asie du sud-est, les USA, le Canada et le Brésil.

Sans aucun doute, j'avais face à moi une sorte de Napoléon du double-four.

Les 39 heures s'étaient transformées en 35 mais avec deux heures de pause obligatoire le midi et cette contrainte étonnante d'opérer le même décalage horaire que le boss, à savoir + ou - 6 heures selon qu'il serait en Amérique ou en Asie sinon-vous-comprenez-bien-ça-n'aurait-pas-de-sens-on-ne-pourrait-pas-communiquer.

Le tout pour un salaire de 10,48 € bruts de l'heure.

J'ai souri bêtement pour ne pas m'étrangler et j'ai abandonné là le grand homme et avec lui, ma brillante carrière de général bonapartiste.

Miss Cocotine valait bien toutes les campagnes d'Egypte.

Tout ça pour vous dire que lundi à minuit, force fût de constater que j'avais échoué lamentablement à tricoter les mots pour en sortir un quelconque baratin. Mieux valait attendre que mes neurones daignent sortir de leur léthargie.

Alors, dans votre grande mansuétude, acceptez, braves gens, que je vous serve un baratin du jeudi après-midi.

Ca ne rime pas mais c'est comme ça.

Bonne fin de semaine à tous !

17 janvier 2011

Jeudi rose

J'ai abordé cette 2ème semaine de l'an 2011 en traînant du pied et persuadée que seul Gordon Ramsay pourrait éclaircir mon paysage en déboulant dans ma vie pour me coacher.

En même temps, mieux valait se rendre à l'évidence. Je n'avais aucun restaurant à redresser.

Alors j'ai continué a errer entre deux candidatures au sort plus que certain, tout en prévoyant de me venger sauvagement sur les soldes de Beaulieu.

Et puis, mardi soir, s'est soudain présentée cette occasion inestimable de comprendre enfin le marasme dans lequel les français sont plongés depuis des années déjà.

A ne surtout pas louper.

Animé par un Arditi* doublement heureux d'en demander plus, plus, un petit peu plus à son argent, Fric, krach et gueule de bois, concocté par le service public, avait la noble ambition de décortiquer les phénomènes qui ont mené ce monde débile à la débâcle que l'on sait.

Le roman n'était pas mal construit et m'a permis de voir défiler presque toute ma vie, l'acte I démarrant pendant les Trente Glorieuses, période faste et heureuse au milieu de laquelle mes parents m'ont forcée à pointer mon nez plissé en ce bas monde. Mais clôturer cette histoire rocambolesque en nous expliquant que l'une des solutions pour sauver les humains, c'est le micro-crédit alors que les drames engendrés par ce système en Inde viennent juste d'être dénoncés, j'ai trouvé que ça ne manquait vraiment pas de sel.

Tous les neurones en éveil, j'ai même poussé le vice jusqu'à avaler le débat qui a suivi. Il faut dire que le spectacle était bien ficelé. Un type de droite jeté dans l'arène face à quatre hommes de gauche, ça promettait de la friction. Et donc de l'audience.

Car inviter le téléspectateur à un ultime combat de catch gauche-droite avec des doux, sensibles et perdus d'un côté et un dur, froid et cynique de l'autre, n'est-ce-pas finalement plus caricatural que fructueux ?

Le tout ponctué par une magnifique tirade d'Arditi* qui aurait flanqué la larme à l'oeil à Lisbeth Salander.

Au générique, j'étais totalement ravagée par la cruauté de ce monde.

Les yeux embués et l'estomac brouillé, je suis montée me coucher en pensant que la nuit me porterait conseil et m'aiderait à trier le bon grain de l'ivraie.

Mercredi matin, ma vision était revenue et trois grammes de sagesse avec. A toujours opposer capitalisme et social sur des rings plus ou moins violents, on laissait la porte grande ouverte à un possible bis repetita. 2002-2012, la fille bat son propre père, je voyais d'ici la presse se déchaîner en titres plus alléchants les uns que les autres.

J'en étais là dans mes réflexions quand jeudi matin, alors que je me brossais consciencieusement les molaires supérieures, la gardienne de l'EFI (Economie-Finances-Industrie) annonça sur les ondes que le taux de mon livret A allait glorieusement exploser de 1,75 à 2 %.  Submergée par l'émotion, j'ai vu là une chance insensée de me refaire.

Toute à ma joie, je passai donc la journée dans un état extatique et le soir venant, je m'installai tranquillement devant Guilaine et Françoise avec ma tablette de chocolat sans me douter que ma vie allait prendre encore une autre dimension suite aux révélations de ce reportage :

Les hochets de la République**

Honnêtement, je m'étais jusqu'alors peu préoccupée de savoir comment la Légion d'honneur était distribuée en France. A mes yeux, un monde très éloigné du mien, celui des supposés grands de ce pays et accessoirement des petits arrangements entre amis.

Au troisième carré, j'ai failli m'étouffer en apprenant entre autres que mon-PDPA-bien-aimé en accordait bien plus que de raison, que des internats d'excellence dotés de moyens confortables existaient pour la descendance des décorés et que certains condamnés par la justice gardaient leur récompense tout de même bien accrochée.

La définition de l'adjectif méritant semblait donc bigrement fluctuer, même si ces dérives ne concernaient forcément qu'une partie des 95000 élus.

Finalement, mon tout petit ciel s'est éclairci lorsque j'ai appris qu'au milieu des avantages que ce privilège entraîne, il en est un non négligeable. Le titre de chevalier permet de vieillir tranquille dans un joli château de Saint-Germain-en-Laye, à l'abri de toute décrépitude. Ca a franchement plus de gueule que de moisir dans une maison de retraite douteuse postée en plein double-four.

Ca m'a donné une idée.

Puisque la Légion d'honneur est de nos jours attribuée à tire-larigot, pourquoi ne la demanderais-je pas, moi aussi ? Une façon comme une autre de m'assurer une retraite dorée et de me libérer ainsi de mes multiples angoisses de chômeuse-de-longue-durée-en-quête-du-job-de-la-deuxième-moitié-de-sa-vie.

Même pas la peine que je prouve que j'étais brillante et utile pour mon pays. Il suffisait que je passe un petit coup de fil à l'un de nos anciens ministres.

Somme doute, un vrai jeudi rose.

Bonne semaine à tous !

* que par ailleurs j'adore

** un clic sur le lien et vous verrez le reportage

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10 janvier 2011

Capituler mais s'indigner

Dopée par mes bonnes résolutions, j'ai attaqué cette 1ère semaine de 2011 dans un enthousiasme débordant.

Après tout, mon PDPA-bien-aimé avait raison :

Cette année 2011 devait être utile.

Allez savoir si c'est d'avoir appris que l'euro allait peut-être être décapité, les 35 heures aussi, que la plupart des potions magiques prescrites par nos hommes de science n'ont qu'un vulgaire effet placébo, que n'importe qui peut grimper dans un 747 avec un 9 mm en morceaux dans son Vuitton, que les oiseaux se mettent à tomber du ciel un peu partout présageant sans doute cette fin du monde promise par les précolombiens pour le 21 décembre prochain, que le sus-nommé s'est fait coincé par un député futé pour sa syntaxe affolante du style si-y'en-a-que-ça-les-démange ou que le CAC 40 a versé cette année 40 milliards d'euros de bons points à ses actionnaires,

mais le soufflé est retombé d'un coup.

Après avoir remis tout en ordre dans la maisonnette bouleversée par ces folles réjouissances de fin d'année et cette escapade dans le grand nord, la question fatale que prise entre le fer et le balai, j'avais oubliée un temps, m'est revenue brutalement en pleine poire :

Mais bon sang de bois,

qu'est-ce-que je vais faire de ma vie en 2011 ?

D'abord paniquée par le manque de créativité qui semblait me caractériser en pareilles circonstances, je me jetai héroïquement sur Cap Territorial et Ouest Job, non sans être pleinement consciente que cela ne me serait que d'une utilité toute relative.

 

Une fois mon CV balancé à l'une des collectivités des PDL, il devint indispensable de respirer par le ventre et envisager de manière pragmatique les différentes options que cette vie terrestre délirante mettait à ma disposition :

1 - continuer à offrir mon visage tuméfié aux gants les plus patinés en prenant soin de me plonger dans "Absolument débordée" de Zoé Shepard, histoire de bien imprimer que public ou privé, même combat, si ce n'est pire,

2 - me jeter enfin dans cette reconversion de soudeuse, serveuse ou repasseuse prônée par Pôle Emploi et me bourrer de Prozac pour arriver à accepter ladite évolution de carrière,

3 - m'en remettre aux mayas et adopter un style de vie à faire pâlir les j'men-foutistes les plus acharnés pendant les 709 jours qu'il me reste à tirer,

4 - abandonner toute tentative de me sortir de cette période glauque de chômage et végéter en me planquant derrière l'homme jusqu'à ce que la mort nous sépare et qu'il palpe mon assurance-vie en récompense des kilos de pâtes que j'aurais ingurgités sans avoir été capable de ramener un kopek à la chaumière de 2003 à la date gravée sur l'urne,

Poltronne comme pas deux, j'ai opté pour la dernière et histoire de remuer les neurones de la MAF boulet version tes-bas-tombant-sur-tes-chaussures-et-ton-vieux-peignoir-mal-fermé-et-tes-bigoudis-quelle-allure que je n'allais pas manquer de devenir sous peu, je me suis fait un cadeau à 2,85 €  :

Indignez-vous !

de Stéphane Hessel.

Bonne semaine à tous !

3 janvier 2011

POSITIV-ONZE !

Dire que je garderai un souvenir éblouissant de l'enterrement de cette 52ème semaine de 2010 serait pur mensonge. Jusqu'au dernier moment, j'ai prié tous les dieux de l'univers pour que mon Réveillon ne ressemble pas à celui de 2009. En vain. Aucune bande de copains Hollywood chewing-gum, aucune famille Ricoré ne sont venues toquer à ma porte avec du Champ' et des serpentins à foison et même cette gourde de Cerise à pois verts a refusé d'apparaître pour me sauver d'un destin que je ne pense pas mériter.

C'est ainsi que le 31 décembre 2010, flanquée dans un gîte certes superbe, mais isolé en plein coeur des Flandres, la Cocotine's family a dîné d'une tranche de jambon Herta, d'une boite d'épinards à la crème Iglo achetée à la dernière minute dans une épicerie de Courtrai, et d'un yaourt nature Danone, le tout arrosé d'eau du robinet. De telles agapes n'allant pas sans un spectacle ébouriffant, il s'agissait de ne pas se rater dans la manipulation de l'écran plat encastré dans le mur du salon. Le choix s'avérait draconien : Arthur ou Arte. Un mauvais aiguillage et la Saint-Sylvestre aurait fini par être ratée.

2010 est morte comme elle avait vécu, sans faste ni fanfreluches. Paix ait son âme.

Vive 2011 !

Vous savez quoi ?

Cette année, j'ai décidé de sortir du lot. De quel lot ? Du lot des pessimistes. Paraît que les français se font encore remarquer et décrochent la palme du défaitisme, devant les irakiens et les afghans. 

C'est d'une tristesse, franchement. Non, moi, je refuse catégoriquement de gâcher la dernière année d'exercice du pouvoir de mon PDPA-bien-aimé. Après tout ce qu'il a fait pour nous.

Et d'ailleurs, je lève mon verre bien haut en faisant le voeu que vous m'accompagniez dans cette quête du positivisme exacerbé, exercice délicat mais qui devrait enfin nous mener au bonheur terrestre.

Je ne vous cache pas qu'à l'aube de cette nouvelle année, moment propice à toutes les remises en question, j'ai eu la tentation de lâcher la barre et de laisser les algues envahir mon espace virtuel. Allez savoir pourquoi, ce matin, j'ai écopé le bureau, astiqué les touches et dompté mon sac à neurones.

Pour célébrer cette période pleine d'espoir, je me laisserais bien aller à entonner un "Que la paix soit sur le monde..." à la Mireille Mathieu mais j'ai l'impression que je ne serais pas à la hauteur d'un tel évènement.

Bonne année

de découverte,

d'ouverture,

de réflexion,

de libre arbitre.

Et merci de suivre mes aventures.

DSC_7919

20 décembre 2010

Trêve des confiseurs

A l'issue de cette 50ème semaine de l'an 2010, je flotte dans un état de sérénité absolue.

Allez savoir si c'est ma virée solitaire agrémentée d'un menu sushis-brochettes à la capitale ou les candidats potentiels à 2012 qui n'en finissent plus de sortir de derrière les fagots, jurant leurs grands dieux qu'ils ont un programme renversant, j'ai retrouvé le goût de vivre.

Ca tombe à pic car c'est bientôt Noël et qu'à Noël,

on DOIT être heureux et faire la fête.

Pourtant, ici, pas plus de table à rallonge qu'en 2009, mais cette année, bizarrement, je m'en bats l'oeil.

Car tout bien réfléchi, rester sobre en ces périodes d'étalage, ça permet d'échapper à ces-formidables-moments-de-bonheur-obligé-avec-la-panoplie-que-t'as-pas-choisie et d'éviter, entre autres :

- d'avoir le boudin blanc qui se coince face aux scuds de Belle-Maman-la-dessoudée qui persiste à te voir comme une rivale,

- de subir les blagues fétides de Tonton-Gaston-lourd-comme-du-plomb qui dès qu'il a un coup dans le nez se met à divaguer en bavant dans ton oreille,

- de mourir d'ennui quand ta belle-soeur se vautre dans son snobisme habituel en brandissant ses cartes favorites belle-maison-beaux-enfants-belle-voiture-beau-sac,

- de te balancer en mode apnée pour écouter pieusement les doléances de Tatie Germaine c'est-inouï-ce-qu'elle-peut-refouler-du-goulot-la-bique,

tout en engloutissant frénétiquement des milliers de calories sans traçabilité mais dûment arrosées de Cordon Rouge, histoire de te faire oublier que t'as flanqué une bonne partie de ton treizième mois dans des cadeaux inutiles destinés à cette joyeuse bande d'hurluberlus.

Oui, décidément, je vais passer un Noël paisible en me concentrant sur les beaux yeux d'une petite fille qui a décidé de croire encore au Père Noël et qui a refusé de faire une liste tout simplement parce que si-on-sait-y'a-plus-de-surprise.

Ainsi que vous le pressentez, il est temps, pour moi, de vous abandonner et de me retirer dans mon chalet de Courchevel...

Vous qui passez ici, qui restez un peu ou qui lisez beaucoup, je vous souhaite, à vous aussi,

LE PLUS SEREIN DES NOELS...

Si toutefois vous aviez cette idée saugrenue de prendre votre voiture, n'oubliez pas d'emporter des duvets, une glacière remplie de victuailles, quelques bons crus, des thermos de tisane, le Camping Gaz de-quand-vous-étiez-jeune, des allumettes et l'i-Pod à brancher sur le tableau de bord pour l'ambiance. Réveillonner sur l'A1 entouré de routiers bloqués, ça peut avoir son charme.

Bonne fin d'année et merci pour ce que vous me donnez !

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13 décembre 2010

La grosse pagaille

C'est émue jusqu'aux larmes que j'ai mis un point final à cette 49ème semaine de 2010.

La réconciliation poignante des Betancourt, notre-Carla-si-jolie qui s'extasie au pied d'un satellite, la révolution étrangement silencieuse de Cantona,

et la neige qui tombe du ciel en décembre.

Que de moments forts en émotions, franchement, et si finement décortiqués par les journalistes.

Quand je pense que certains ont accusé notre GG (sigle de mon cru pour Gentil Gouvernement) qui lui-même s'en est pris à Météo France. Heureusement que Sainte Ségo est apparue pour mettre de l'ordre dans cette histoire et prier le Premier Ministre de s'excuser auprès des français.

Une vraie bonne pagaille.

Une fois de plus.

Pendant ce temps, la-fille-qui-règle-ses-pas-sur-les-pas-de-son-père a fini par se voir créditée de 17% d'intentions de vote en 2012.

Alors, français, françaises qui passez par là par hasard ou par envie, permettez que je clôture mon-billet-qui-ne-vaut-pas-un-clou par une carte pas-du-tout-politiquement-correcte. Que les écolos intégristes et les coincés-des-zygomatiques ne viennent pas me chercher des poux dans la tête car à mes yeux, il ne nous reste plus que ça pour survivre,

le xième degré.

carte

Bonne semaine à tous!

6 décembre 2010

Ma dolce vita

En cette 48ème semaine de l'an 2010, j'ai décidé, sagement, de repeindre ma vie de gueuse-de-base en rose bonbon.

A quoi servait de miauler sur son sort et de sacrifier à la mode de la plaintologie, syndrome si franco-français ?

Après tout, si cette stupide roue du destin avait fait de moi une potiche-exilée-dans-un-bled-du-double-four, c'était bien fait pour ma pomme. A m'émerveiller sottement devant cette dinde de Cendrillon tout en jurant mes grands Dieux que jamais, ô grand jamais, je ne rendrais mon costume de femme-des-années-80, j'avais parié trop gros.

Tout bien réfléchi, je touchais là au coeur de ma PROBLEMATIQUE.

Quoi ?

Moi aussi, j'ai une problématique. C'est hyper trendy. Vous n'avez pas remarqué ? Tous ceux qui causent haut et fort ont une problématique.

Pourquoi pas moi ?

Rendez-vous compte. Le combat de toute une vie guidé par ce leitmotiv : "Tu ne ressembleras point à ta mère."

Raté.

A part les Doc Martens.

Vous imaginez qu'attaquer la semaine en se demandant comment on a bien pu faire pour en arriver à un constat aussi vilain, ça épuiserait un mammouth. Pour échapper au-coup-de pompe-qui-colle-au-tapis, j'ai attrapé celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile et j'ai trifouillé le bouton dans tous les sens.

Adieu Mermet, bonjour BFM, la radio de ceux qui gagnent.

Eh bien, vous le croirez ou non. Ca m'a fait un bien fou.

Entre deux zigzags du CAC 40, des spots sirupeux me proposaient de diminuer mon ISF 2010, de louer un chalet ski-aux-pieds et spa intégré dans quelque station huppée des Alpes ou de choisir les prochaines options de ma BMV.

Le tout entrecoupé d'interviews captivantes et parfois hilarantes comme celle de cette dame qui, infiniment sure d'elle, expliquait que le peuple était tellement ignare en économie qu'il revendiquait bêtement sans rien comprendre à cette crise.

D'ailleurs, pour corroborer ses dires, il n'y avait qu'à examiner la petite brochure que la République avait gentiment déposée dans ma boite deux jours auparavant. Grâce à la réforme des retraites, en 2018, 0 € de déficit. Juré, craché, c'était écrit noir sur blanc. Elle avait raison, le gueux de base pédalait vraiment dans la semoule.

J'ai flanqué ladite propagande au coffre en vue d'en faire un collector et j'ai continué à me laisser porter par ces douces ondes au redondant "On est quand même le seul pays au monde où les gens pensent que 35 heures payées 39, c'est bon pour l'économie." tout en suivant le suspens insoutenable intitulé : "Que va bien pouvoir décider la famille Hermès ?".

Et là, d'un coup, j'ai réalisé que j'étais à deux doigts du bonheur. J'avais du temps à ne savoir qu'en faire. Il ne restait plus qu'à me créer :

- un portefeuille fictif sur Boursomachin,

- une fausse page de jet-setteuse sur Facetruc,

- une Fontaine de Trévi dans la grande bassine du jardin,

et Twibiduler l'homme pour qu'il vienne me jouer du Marcello.

Même pas la peine de briguer un second mandat de chômeuse-de-très-longue-durée,

LA DOLCE VITA,

elle était là, à portée de clavier.

Bonne semaine à tous !

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