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Le petit monde de Cocotine
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7 février 2012

Le baratin du mardi 7 février 2012

Grâce aux conseils judicieux glanés ça et là, ce soir,

ça va beaucoup mieux.

Je sens que je vais pouvoir esquiver la psychothérapie obligatoire qui me guette si Léon s'offre une garçonnière dans le forty one et sauver ainsi les 235 € que j'aurai réussi à planquer dans le cochon rose à l'issue de mes 6 mois de contrat.

Car à force de réfléchir à la façon dont je pourrais survivre à Contres avec 81 km à parcourir pour aller à Orléans et 89 à abattre avant d'atteindre Tours, j'ai enfin trouvé la solution.

Vous savez à quel point je raffole des ifoyaka, ces petites gourmandises qui ne viennent absolument pas du Japon mais de la bouche de ma copine Catherine ou de celles de joyeux lurons croisés au hasard de mes pérégrinations.

T'as qu'à faire chambres d'hôtes.

Voilà l'idée brillante qui m'a été refilée en cadeau Bonux il y a peu et que j'ai accueillie avec tout l'enthousiasme dont je peux faire preuve devant ce genre de réflexion désopilante.

Complètement conquise par la reconversion proposée, je suis partie à la recherche du bien immobilier de mes rêves deux-chambres-pour-la-famille-et-trois-chambres-pour-mes-futurs-hôtes-avec-au-total-quatre-salles-de-bain et figurez-vous que, montre en main, il ne m'a pas fallu plus de 14 minutes pour le dénicher. Franchement, quand on voit toute la mauvaise volonté que j'ai mis, ces derniers jours, à regarder ce formidable projet de déménagement avec béatitude, ça fait de la peine.

566 800 €

Une belle longère comme dans Question Maison et Côté Ouest. Je ne touche plus terre. Dès demain matin, j'appelle ma banque pour boucler le financement en espérant que mon conseiller fermera les yeux sur le montant ridicule que je pourrai récupérer de ma bicoque actuelle et mes six mois annuels de SMIC en période faste. Et après, je prendrai mes crayons de couleur et comme Stéphane Marie, je me dessinerai un jardin extraordinaire puis j'irai dépenser une tonne de pognon dans le super Gamm'Vert que Chouchenn a eu la grande bonté de m'indiquer.

Vous savez quoi ?

Comme je commence à fumer des oreilles, je vais m'offrir

une énorme tranche de politique-de-l'autruche

et passer la frontière de ce pays magique où j'ai raté l'ascenseur social.

Après tout, au retour, Léon se fera peut-être taclé. Allez, c'est décidé, j'oublie les mails enflammés qu'il vient d'échanger avec les prédateurs du forty one.

Merci pour vos com' qui me surprennent, me boostent, me font rire. Et ça, c'est l'essentiel.

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5 février 2012

Le baratin du dimanche 5 février 2012

A vrai dire, je termine cette semaine dans un état proche de l'Ohio et vendredi, j'ai bien cru que j'allais rendre mon tablier de lauréate-de-concours-humiliée à cette bande d'ostrogots égocentriques et cyniques pour qui je gratte toute la journée sans la moindre satisfaction intellectuelle. Car, à des années lumière de la Silicon Valley, c'est à la main que je remplis bravement leurs dossiers depuis trois mois et ces pratiques des années 60 me remplissent à ce point d'allégresse que je me demande comment je vais bien pouvoir honorer la seconde partie de mon contrat sans avaler mon demi comprimé occasionnel tous les soirs.

Jamais je n'ai tant rêvé de voir le 30 avril arrivé. D'ailleurs, l'un de mes passe-temps favoris, c'est de cocher les jours sur le calendrier. Furieusement. En me motivant secrètement et avec tendresse par un grosse-nulle-t'es-engluée-dans-la-vase-trouve-le-moyen-d'en-sortir-ça-urge.

Et franchement, ce n'est pas le regard hébété de ma copine Nadine, rencontrée hier avec bonheur à la bibliothèque, qui pourrait m'aider à dédramatiser, ni sa conclusion aussi drôle que dramatique : "Bon, ben, tu peux rien faire. Y'a plus qu'à attendre."

Evidemment, si Léon et ses grandes ambitions n'étaient pas venues flanquer ma petite vie de chercheuse-d'emploi-peut-être-pas-pour-l'éternité-faut-y-croire en l'air entre les fêtes, j'aurais peut-être attaquer l'année 2012 avec davantage d'enthousiasme.

Figurez-vous qu'alors que je prospecte depuis sept ans sans autres perspectives que de me faire éjecter, lui, de son côté, vient de se faire chasser par un recruteur sans l'avoir cherché et surtout sans que sa vie professionnelle actuelle ne soit menacée. Pour être totalement honnête, je ne le vis pas bien. Car au moment où mon temps est compté pour faire valoir mon concours, il est à deux doigts de m'imposer un 13ème déménagement en 19 ans, ce qui fait, en moyenne, selon mes calculs savants, un tous les 1,46 an.

Ce qui me paraît assez désopilant, vu que je viens juste de poser les pinceaux après 6 ans d'abonnement à Brico Dépôt et que la maison étant désormais coquette, à mon sens, il est grand temps de passer à autre chose et profiter un peu de la vie.

Et si c'était pour tailler la route vers le sud, je serais moins amère, mais en réalité, c'est pour échouer dans un bled encore plus paumé que le mien situé si loin de Tours et d'Orléans que cela ne laisse aucune chance d'habiter en ville, ce qui m'a instantanément poussée à interroger Léon d'un tu-testes-ma-résistance-au-suicide-là, et qui, ironie du sort, s'appelle

Contres.

Et là, inévitablement, vous vous dites : "Elle en rajoute."

Même pas.

C'est juste pour recadrer le paysage. Au cas où vous fantasmeriez un peu trop sur les charentaises. En réalité, pour mes 15 ans de mariage, j'ai droit à cette question étrange mais néanmoins cocasse :

Es-tu pour pour aller à Contres ?

Enfin, ça, c'est pour la formule, car dans la vraie vie, c'est plutôt "Soit on déménage, soit je prends un appartement là-bas et je rentre le week-end", avant de conclure par un de-toute-façon-c'est-pas-fait.

Vous savez quoi ?

La qui-suit, elle n'a plus d'écrous.

D'insomnies en réflexions épuisantes, je m'en veux énormément de n'avoir pas persévéré dans ma lecture entreprise en juillet. Peut-être aurais aujourd'hui les clés pour affronter ce nouvel épisode de ma vie trop mouvementée et trop tourmentée.

Car lorsque Léon fonce tête baissée vers ce qu'il conçoit comme étant la réussite, et que, par ailleurs, il se plaît à rester enferré dans un quotidien qui me barbe, de mon côté, je veux vivre ma vie comme un roman et surnage dans un état de rêverie perpétuelle. Ma copine Nadine a mouillé sa chemise pour me rassurer en m'assurant que son comportement était typiquement masculin et du coup, je me dis que la solution ultime, ça pourrait être de le quitter pour une femme, histoire de changer de scénario après 31 ans passés à essayer de fraterniser avec les hommes. Ce qui me permettrait, en plus, d'aller en faire toute une histoire chez Sophie Davant et d'avoir enfin mon heure de gloire, avantage non négligeable.

Justement et heureusement, au milieu de ce marasme, la téloche est là pour pimenter mes soirées somme toute assez fades. Et d'ailleurs, dimanche dernier, j'ai assisté au show de mon-PDPA-bien-aimé et ça m'a complètement requinquée. Depuis, je suis à fond les ballons.

Ein, zwei, drei,

à peine le rideau rouge tombé, j'ai sauté dans un joli costume de bavaroise et depuis, c'est choucroute et pumpernickel matin, midi et soir. J'ai repris ma vieille méthode 90 d'allemand et comme c'était ma deuxième langue au lycée, je devrais revenir au guttural sans beaucoup d'efforts. Personne ne saura jamais que j'ai eu mon Bac du premier coup, juste pour échapper au commentaire oral de textes bourrés de mots truffés de consonnes.

Sérieusement, c'est stimulant, d'avoir un modèle. Après les Etas-Unis et l'Angleterre, c'est désormais l'Allemagne qui nous est proposée. Quelle bévue de partir bientôt à Londres. Si j'avais su, j'aurais réservé une croisière sur le Rhin ou je serais partie m'encanailler à Berlin, juste pour être raccord avec la tendance.

Tiens, pour me racheter, j'organiserais bien une petite fête de la bière au bled, moi.

J'y inviterais ma copine Nadine et il y a fort à parier qu'à son analyse "Bon, ben, tu peux rien faire. Y'a plus qu'à attendre.", elle ajouterait :

Pense plus, noie-toi dans la mousse !

Et vous imaginez bien que je suivrais religieusement ses conseils.

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

28 janvier 2012

Le baratin du samedi 28 janvier 2012

En cette matinée baignée de soleil, tout va bien. J'ai mon crachoir à portée de main et du quotidien à revendre à prix cassés.

Le tout est de savoir si je vais encore céder à cette tentation obscure de plomber l'ambiance avec mes histoires à deux balles alors que vous mourez certainement d'envie de vous enfermer dans une bulle, loin de la laideur de ce monde débile.

Qui vous jeterait la pierre ?

Franchement, la vraie vie, c'est dégoûtant.

Et nombreux sont ceux qui réclament du positif à cors et à cris. A deux pas de moi, j'en entends qui arguent d'un mais-après-tout-la-crise-moi-je-m'en-fous-je-ne-suis-pas-touché quand d'autres écrivent oh-ma-chère-ne-vous-mettez-pas-vous-aussi-à-parler-des-déshérités-on-s'en-moque-éperdument ou affirment moi-à-part-ma-femme-et-mes-enfants-j'en-ai-rien-à-carrer-des-autres et que les plus altruistes grimacent à la vue d'un SDF étalé sur un bout de carton déchiré en soupirant regarde-quand-même-ça-fait-sale.

C'est sûr, dans un tel contexte, je me dois de répondre à la demande générale de vie-rose-bonbon et mon coach en communication m'a récemment conseillé de ne plus étaler mes aventures grotesques de chercheuse-d'emploi-à-durée-indéterminée en m'assènant un ça-userait-le-plus-fidèle-des-lecteurs-ton-scénario-basé-sur-l'échec-récurrent.

Trouve de la beauté dans la banalité, m'a-t-il ordonné.

Je lui ai signé un chèque indécent pour qu'il puisse la dénicher plus vite que moi, la beauté dans la banalité, en réservant un chalet avec spa à Courchevel, et j'ai tourné les talons en bougonnant. Comment une fille comme moi qui a déménagé 21 fois et qui fait donc partie de la minorité de français qui s'escrime à chercher une vie meilleure ailleurs (7 sur 10 habitent la région où il sont nés, paraît-il), pourrait-elle réussir à voir le verre à moitié plein alors qu'il reste manifestement à moitié vide ?

Jugez vous-même. Jeudi, à 10h34, j'ai appris que l'une de mes deux candidatures récentes avait été, encore une fois, écartée du recrutement en cours.

La vraie vie, c'est dégoûtant.

Mais comme je ne suis pas rancunière et que j'ai hâte de pouvoir clamer, moi aussi, que la France peut bien couler, je ne suis pas concernée, je continue, bon an mal an, à envoyer de jolis dossiers bien ficelés à diverses collectivités.

Car là où je rafistole actuellement des chemises dans lesquelles personne n'a eu le courage de faire le ménage depuis plus de dix ans, mon chef, si drôle soit-il, me fait régulièrement comprendre à mots couverts qu'il serait ridicule d'avoir un quelconque espoir de décrocher un vrai contrat dans les murs. Du coup, il y a fort à parier que le 1er mai, je ne fêterai pas le travail mais le chômage.

La vraie vie, c'est dégoûtant.

Et comme j'ai encore un demi gramme d'amour propre survivant, j'ai failli, hier soir avant de partir, me mettre à hurler dans le couloir :

En cas d'échec,

je changerai complètement de vie,

vous n'entendrez plus parler de moi.

Remarquez, ça aurait été juste un moyen de faire mon intéressante car, au fond, je suis convaincue de ma prochaine victoire.

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

21 janvier 2012

Le baratin du samedi 21 janvier 2012

En ce samedi matin gris et pluvieux, je suis dans l'expectative. Avez-vous, ainsi que je vous l'avais vivement conseillé la semaine dernière, déraciné tous vos palmiers pour vous gratter la couenne et gobé des brochettes de fruits sans épines tout en vous tortillant le croupion ?

En d'autres termes, ma méthode à deux balles a-t-elle marché ? Vais-je enfin voir mon nom flamber au milieu des best-sellers promettant prospérité, intelligence, estime de soi et créativité,

et passer à la télé ?

Imaginez un peu la satisfaction personnelle que j'aurais à voir mon livre trôner sur les étagères des Molex, Sea France, Lejaby ou Cofinoga. Allez savoir si je ne pourrais pas même tenter un partenariat avec mon ex employeur, Pôle Emploi ? A chaque nouvelle inscription, j'offrirais 3 € de rabais sur ma bible so trendy et je partirais en tournée dans toutes les agences de France et de Navarre pour de folles séances de dédicaces dans le style A-Marcel-53-ans-fraîchement-licencié-après-30-ans-de-turbin-tous-mes-voeux-de-bonheur-et-bonne-reconversion-dans-le-BTP, A-Nathalie-46-ans-ex-directrice-du-marketing-pour-une-bonne-grosse-boite-sur-le-carreau-depuis-son-troisième-accouchement-tous-mes-voeux-de-bonheur-et-bon-retour-dans-l'aide-à-la-personne-au-SMIC, A-Thierry-45-ans-à-plat-depuis-la-faillitte-de-sa-société-pour-cause-de-vilaine-crise-et-endetté-jusqu'au-cou-tous-mes-voeux-de-bonheur-et-bonne-chance-pour-saisir-la-commission, A-Nadine-51-ans-ex-amoureuse-d'un-boucher-pour-qui-elle-a-travaillé-pendant-des-années-sans-être-déclarée-et-qui-après-son-divorce-sanglant-fait-le-ménage-pour-payer-le-loyer-tous-mes-voeux-de-bonheur-et-bonne-chance-pour-collectionner-les-points-de-retraite-jusqu'à-la-tombe.

Avec mille chômeurs de plus par jour, je ne mettrais pas deux mois à rouler sur l'or et au moins, j'aurais fait le bien autour de moi.

Ah, mon Dieu, ce que c'est bon de vivre !

A moins que Bouddha ne me refuse ce destin à la Dujardin et continue à se gausser de moi en m'imposant de finir mon parcours dans la peau d'une petite fonctionnaire de catégorie C. Après tout, j'ai encore envoyé mon dossier de candidature à deux collectivités. Si jamais ces offres ne sont pas fausses comme les diamants de Barbie, j'ai peut-être une infime chance d'être pré-sélectionnée. D'autant que j'ai pris le taureau par les cornes en m'attaquant au Bon Dieu, plutôt qu'à ses Saints qui, c'était évident, s'en tamponnaient le coquillard, de me voir couler sous leurs yeux en brandissant lamentablement mon concours tout mouillé. Si jamais, un jour, avant que je ne fête mes 86 ans, ça portait ses fruits ?

The best is yet to come, c'est certain.

Il suffit de s'en persuader et de suivre le conseil dudit calife sans tomber dans une crise nerveuse : rester patiente.

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

7 janvier 2012

Le baratin du samedi 7 janvier 2012

Le 1er janvier, c'est toujours l'occasion de dresser des bilans et même si j'ai fermement lutté pour ne pas succomber, cette question fatale est revenue brutalement s'imposer à moi hier matin à 10h56 :

Alors, ça fait combien de temps

que je cherche un job ?

5 ans ?

5 ans, je dis ça depuis 2 ans.

Donc, 7 ans.

Au lieu de me passionner pour le Paris Dakar, de rendre hommage à Jeanne d'Arc ou de me cultiver à midi sur TF1, voilà que je me cherchais à nouveau des poux dans la tête en essayant de comprendre pourquoi j'étais abonnée au concept aide-toi-le-ciel-te-plombera.

Pourtant, tout allait bien dans ma petite vie de lauréate-qui-se-demandait-à-quoi-pouvait-bien-servir-un-concours-de-la-FPT. Au boulot, 2012 avait démarré sur les chapeaux de roue. Après m'avoir regardé avec des yeux de cocker battu pendant deux mois en me disant "Ma pauvre, c'est bête, on n'a pas de place pour vous." en oubliant sciemment que la balle était dans son camp, le grand manitou dont je dépendais avait cependant pris soin de me rassurer avant de tout planter pour aller farcir sa dinde : "Au pire, Bidule n'est pas là le 4 janvier, vous pourrez vous installer dans ses meubles et après, comme Trucmuche doit solder ses congés, vous aurez la possibilité de déménager chez lui."

Emerveillée par cet accueil VIP qui m'était réservé depuis le 1er novembre et la future vie de nomade qui m'était si aimablement imposée, je rentrai chez moi la queue entre les jambes, mais avec l'intention, toutefois, de remettre gentiment le sujet sur la table dès le lundi suivant.

Et c'est là, que pendant la trêve des confiseurs,

ma vie d'ersatz-de-fonctionnaire a basculé.

Mes deux collègues préférés ont soudain eu pitié de moi et ensemble, nous avons planché pour transformer le bureau-de-deux en bureau-de-trois. Deux armoires ont valsé dans le couloir, les meubles ont été chamboulés et les murs poussés. Pendant que l'un s'armait de l'aspirateur, l'autre démélait les fils du téléphone, et j'attrapais un chiffon pour faire la peau aux moutons qui vivaient en toute quiétude au rez-de-chaussée des placards.

Mon dernier jour de l'année bouclé, j'ai pu ainsi rassembler tous mes trésors, à savoir ma chaise à roulettes, mon ordinateur, mon Bic, ma gomme, mon crayon à papier et mon Stabilo bleu, dans le coin qui était désormais le mien et je suis partie enterrer 2011 avec Thierry Pastor et autres consorts, ainsi que je vous l'ai déjà longuement expliqué.

Le mardi 3 janvier, vous le croirez ou non, mais j'avais un beau bureau de récup' qui m'était livré à 9h36, quasiment en même temps que celui-à-qui-j'avais-dû-rendre-la-place et celui-dont-j'aurais-aimé-avoir-le-poste débarquaient dans les lieux.

Autrement dit, un vent nouveau s'est mis à souffler sur le service et là, d'un coup, d'un seul, j'ai senti que je pourrais tirer parti de cet afflux de sang neuf.

Je faisais désormais partie du clan des anciens.

Ce qui me vaudrait probablement certains privilèges et surtout celui, non négligeable, de voir ma période de bizutage enfin terminée. Et d'ailleurs, ça n'a pas fait un pli, une paix royale s'est abattue sur mon quotidien de bureaucrate à deux balles.

Depuis, j'observe tranquillement ma petite nuée d'abeilles favorites durant 7h30, et le soir, en rentrant chez moi, je fais des heures sup pour envoyer des candidatures ailleurs, dans ces collectivités chimériques où le concours doit certainement être le sésame suprême vanté aux pauvres novices qui viennent d'aterrir sur une liste d'aptitude quelconque.

Parfois, pour me détendre et me distraire, je m'offre un saut dans l'actualité et au milieu des polémiques incessantes, j'arrive heureusement à trouver de vrais moments de réconfort.

Quoi ?

Mais non, tout n'est pas si noir, vous êtes trop pessimistes.

Allez, je vous donne un exemple pour vous remonter le moral : le parti de mon-PDPA*-bien-aimé, brieffé par ses conseillers en com', a compris qu'en temps de crise, de nombreux électeurs potentiels étaient dans la mouise et qu'il fallait donc absolument faire preuve de sobriété :

Pas de champagne aux voeux de la presse.

Vous en voulez un deuxième ? Gourmands que vous êtes. Le concurrent principal de mon-PDPA-bien-aimé, brieffé par ses conseillers en com', lui a fait sa Dalida à la une et a déclaré qu'il voulait retrouver

le rêve français.

Toutes ces bonnes nouvelles, ça m'a émue aux larmes. La France allait connaître un grand changement, inévitablement.

Plus que quatre mois à tenir.

Avril ne serait pas le mois du poisson mais celui du rose bonbon.

Avril ? Mais le 30 avril, c'est la date de la fin de mon contrat précaire, ça ?

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

*PDPA : Président Du Pouvoir d'Achat

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2 janvier 2012

Lendemain de fête

Je sors de ces festivités la Salomé usée et la Doc pompée, mais ravie d'avoir animé le dancefloor avec ma playlist de 10h24 exclusivement composée de perles et de bides des eigthies.

C'était tellement bon de pouvoir se déhancher sans complexe en hurlant "Ils m'entraînent au bout de la nuit, les démons de minuit", un petit chapeau pointu à pois élastiqué sur la tête et des serpentins multicolores enroulés autour du cou, tout en observant mon Léon masqué souffler comme un dingue dans sa trompette arlequin.

C'est ballot, j'avais oublié mon appareil photo.

Vous n'aurez donc rien à vous mettre sous la dent qui puisse s'avérer trop compromettant pour mon image, mon honneur ou ma carrière. Que voulez-vous, la vie m'a appris à assurer mes arrières.

Cette année 2012, je vous la souhaite... comment faire pour ne pas tomber dans la banalité... je vous la souhaite... comment faire pour éviter de vous entourlouper... je vous la souhaite...comment faire pour vous cacher les augmentations du gaz, du train et des mutuelles... je sens que je vais me défiler.

2012,

année du flouze ou de la lose,

à vous de choisir votre chemin, à moins que vous ne soyez carrément plus hardis et que vous optiez pour la pelouse, la ventouse ou la blouse.

La seule chose dont je sois à peu près sure, c'est que ce sera

l'année des news et des barbouzes.

Alors, avant que l'ambiance générale ne vous colle trop le blues, je me permets de vous en remettre une piquouze :

N'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

Merci pour tous les petits mots que vous avez laissés ici en 2011. 

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23 décembre 2011

Le baratin du vendredi 23 décembre 2011

A deux jours de Noël, je suis dans un état d'excitation difficilement contrôlable. Figurez-vous que mon Léon a touché la-fameuse-prime-de-1000 € mise en place à grand renfort de publicité par mon-PDPA-bien-aimé.

40 €

Eblouie par tant de largesse, j'ai immédiatement décidé d'employer cette ressource inattendue pour me lancer dans un projet d'envergure. Après tout, les travaux de la maison étant bouclés, il fallait absolument que je m'invente un nouveau défi pour vivre pleinement 2012.

C'est là que j'ai eu un coup de génie.

Pour avoir récemment écarquillé les yeux devant les si voluptueux bonnets GG présentés chez Marks and Spencer, j'ai opté pour

deux nouveaux seins.

Fière de ma trouvaille, j'ai commencé à chercher un chirurgien qui accepterait de me coller vite fait bien fait des prothèses bon marché, histoire de ne pas dépasser mon faramineux bugdet.

Alors que j'étais toute légère à l'idée d'être plus lourde, celle-qui-me-dit-tout sur ce monde débile est venue plomber mon humeur joyeuse en m'annoncant froidement que 60000 seins allaient bientôt être vidés pour la bonne et simple raison que les dés étaient PIPés, leur concepteur n'étant apparemment qu'un ancien charcutier aux pratiques douteuses.

La nuit suivante, j'en ai fait des cauchemars épouvantables. J'étais en train de courir à toutes jambes avec deux andouillettes AAAAA en guise de mamelles. Derrière, un type affreux portant un long tablier blanc me menaçait avec un énorme couteau de boucher et au loin, le ministre de la santé s'époumonait et m'invectivait :

il faut garder le quintuple A !

Au petit matin, terrorisée par mes aventures nocturnes, je ne savais plus si c'était du lard ou du cochon. Lorsque je suis revenue à la raison, j'ai enfin capté qu'il fallait impérativement abandonné cette idée saugrenue de voir ma poitrine tripler de volume,

surtout en low-cost.

Privée d'un plan qui me tenait tant à coeur, j'ai commencé à bouder.

Mais lorsque j'ai entendu que cette affaire allait plomber le budget de la Sécurité Sociale de 60 millions d'euros, je me suis jetée sur le premier escalator venu - et croyez-moi, vu le bled dans lequel je suis scotchée, c'est dur d'en trouver un - et j'ai chialé

à la mode nord-coréenne.

Et puis je me suis souvenue que j'avais mes 40 € pour acheter de l'or.

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

17 décembre 2011

Le baratin du samedi 17 décembre 2011

Après ces quatre jours de bonheur intense et ces trois nuits de sombre pénitence, la douleur qui m'a assaillie lorsque j'ai dû reprendre le chemin de l'exil a été proportionnelle à la joie que mes vertèbres ont éprouvée à l'idée de retrouver un matelas potable.

Pour me consoler d'un tel déchirement, j'ai fouiné au kiosque de Montparnasse et j'ai misé tout ce qu'il me restait dans mon porte-monnaie sur Elle à Table.

J'ai bien fait,

et c'est peu de dire que j'y ai trouvé tout le réconfort dont j'avais besoin.

En page 12, j'ai craqué pour un sandwich à la truffe à 65 €, en page 14, j'ai salivé sur un somptueux gâteau à 125 €, puis en page 48, je me suis passionnée pour la comparaison d'un Dom Pérignon Oenothèque 1969 et le thé Dong Ding wulong 1959, j'ai enchaîné en page 68 en louchant sur un mobile étonnant à 600 € et pour conclure, je suis revenue à la case départ pour contempler ce magnum de Champagne présenté dans un étui en cuir et peau d'autruche avec sabre ad hoc à 800 €.

Une bagatelle pour une fille qui venait de se prendre pour un pion du Monopoly et sauter sans scrupule de la rue de la Paix à la Place des Vosges en passant par les Champs-Elysées.

Une fois en gare de Nantes, l'ambiance a brutalement viré mais, en maîtresse femme, j'ai tout occulté. J'ai mangé du tramway bondé sans moufter, sauté dans ma voiture sous une pluie battante sans grogner, regagné mon bled paumé pour y décharger ce qui ne peut décemment pas être comparée à une malle Vuitton sans pleurnicher et préparé une platrée de haricots verts natures sans broncher.

Je me suis ensuite endormie en rêvant aux Tuileries.

Mais voilà que le lendemain matin, à 7h02, celle-qui-me-dit-tout-sur-ce-monde-débile m'annoncait très officiellement et sans prendre de gants, que ma douce France était bel et bien entrée

en récession.

A ce moment précis, j'ai dû prendre deux minutes pour m'asseoir sur mon canapé rapé et reprendre mon souffle tellement le choc était rude.

Du Ritz au Crillon,

je ne m'étais aperçue de rien.

Tous-ces-sommets-de-la-dernière-chance où des millions étaient partis en fumée pour la bonne cause n'avaient donc pas porté leurs fruits ?

Mon-PDPA-bien-aimé n'avait pas sauvé le pays ?

Je n'en revenais pas.

Etait-il possible qu'une telle malchance nous poursuive ainsi et que les A ne s'alignent plus, à l'avenir, que dans l'Association Amicale des Amateurs d'Andouillette Authentique ?

J'ai sombré dans une crise de panique.

Et si, en 2012, après que Standard & Poor's ait flingué le pays, je devenais

pauvre comme un grec ou un italien,

je ne pourrai même plus mettre 3,50 € dans un magazine aussi passionnant que Elle à Table.

Pétrie d'angoisses et bourrée de tics, j'ai fini par me calmer en repensant aux mayas et à leur promesse de fin du monde pour le 21 décembre 2012.

Complètement requinquée, j'ai appelé ma bande de potes et dans un élan d'optimisme pessimiste, j'ai réuni tout le monde pour la Saint-Sylvestre 2011 en baptisant notre future soirée eighties :

The last réveillon.

Champagne sans étui et sans sabre à gogo.

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

19 novembre 2011

Le baratin du samedi 19 novembre 2011

Dans ce monde débile où l'on préfère rassurer des marchés irrationnels plutôt que d'apaiser les peuples et où l'on nie volontiers les dangers potentiels de l'énergie nucléaire pour sauvegarder des intérêts économiques, je continue à gamberger sans relâche sur l'avenir de l'humain.

Ca me distrait.

D'ailleurs, pointer du doigt tous ces horribles fraudeurs qui plombent le budget de l'Etat

en volant les français

ça, c'est une croisade palpitante qui me mettrait presque en transe. Si jamais l'exercice pouvait être élargi aux paradis fiscaux, allez savoir, d'un coup, d'un seul, ça pourrait drôlement renflouer les caisses sans même que la middle class ait à se saigner encore et toujours plus.

Oui, décidément, ces quatre jours de carence pour le privé quand le public n'en a qu'un tout petit, ça m'a laissé pantoise. Je ne prêche pas pour ma nouvelle paroisse, c'est vrai, mais d'un, je suis avide d'égalité et de deux, je ne suis toujours pas fonctionnaire et apparemment loin de l'être.

Et, pour être franche, ma semaine, si ardente pourtant, s'est finie en eau de boudin.

Quinze jours que je dissèque des dossiers parfois douteux pour le bien de l'humanité et sans moufter, tout en priant pour que l'huile trois-en-un que je vaporise consciencieusement et virtuellement chaque matin sur la roue de ma fucking life réussisse enfin à la dégripper.

Parce qu'un contrat de six mois, c'est peut-être mieux que rien, comme je l'entends à droite, à gauche,

mais ce n'est pas non plus la panacée.

Et surtout, ça peut s'avérer destructeur.

En deux misérables semaines, de subterfuges en manigances, j'ai déjà réussi à trouver un vieux bureau bien astiqué, une chaise à roulettes qui a toute sa peau et un Stabilo encore en vie. Je connais le code de la photocopieuse par coeur, je tutoie mon chef et j'ingurgite docilement toutes les chouquettes, les Bounty et les gâteaux maison qui me sont cordialement offerts.

D'ici trois semaines, j'en serai probablement à sucer la poire à mes collègues préférés et à refaire la collectivité à la machine à café en vantant les bienfaits d'un potage à la tomate à 10h17.

Autrement dit, en une moitié d'année, j'aurai largement eu le temps de prendre mes aises et de m'ancrer dans la place.

L'erreur.

Car le 30 avril, le glas sonnera et il faudra mettre les voiles sans la moindre prime de précarité à me mettre sous la dent pour tromper mon désespoir.

Tout ça pour vous expliquer que pour éviter cette nouvelle chute que je ne pense pas mériter, je me suis accordée l'incroyable audace d'envoyer mon CV si pimpant pour remplacer l'une de mes collègues qui, fin décembre, va voir ailleurs si l'herbe est plus verte.

Evidemment, j'ai essayé de rester sur mes gardes et de ne pas m'emballer puisque la gentille chargée de recrutement qui devait examiner ma candidature m'avait déjà envoyé paître en octobre sur un poste similaire. Malgré cela, j'avais tout de même une raison essentielle d'avoir un brin d'espoir : je faisais désormais partie des murs et personne ne se plaignait de la qualité de mon travail.

Pourtant, hier après-midi vers 14h13, j'ai appris que j'avais été, une nouvelle fois, écartée du recrutement. Là, je dois avouer que mes instincts primaires ont pris le dessus et que, l'espace d'une poignée de secondes, je me suis imaginée, vêtue d'une peau de bête puante, les cheveux embroussaillés et le sourire faisandé, défoncer la porte de ce

capitaine de pédalo

pour lui péter toutes les dents en deux temps trois mouvements.

Puis j'ai réalisé, en regardant mes jambes recouvertes d'un collant écossais ô combien fun, qu'on était en 2011, et j'ai donc choisi de chialer de rage et de dépit devant mon écran, non sans avoir appelé mon Léon à la rescousse pour lui notifier mon éième

Je ne peux plus.

Après tout, pourquoi n'aurais pas le droit, moi aussi, comme tous les français, d'afficher crânement un

7,3/10 en note de bonheur ?

Pour me consoler, j'ai écouté les news et quand j'ai appris qu'être gentil et généreux avec son prochain libérait des endorphines et agissait donc en anti-dépresseur et qu'ensuite,  j'ai vu cette campagne de pub montrant les grands de ce monde s'aimer follement les uns les autres, j'ai décidé, dès lundi, d'attraper cette teigne de recruteuse et

de l'embrasser à pleine bouche.

Vous croyez que ça va marcher ?

Bon week-end à tous

et n'oubliez surtout pas d'être heureux

envers et contre tout et tous !

25 septembre 2011

Le baratin du dimanche 25 septembre 2011

En pénétrant, lundi à 9h00, dans le bunker où j'allais passer les vingt-cinq prochains jours ouvrés de ma so exciting existence, ma tête a dû s'allonger de 20 bons centimètres. L'odeur, le décor, la poussière, les tiroirs défoncés et le tissu troué de la chaise à roulettes, tout portait à croire que j'allais encore manger du pain noir.

Et puis deux collègues rigolotes et aux petits soins ont débarqué pour m'aider à remettre les lieux au goût du jour. S'en sont suivis deux jours de chiffon et l'évacuation manu militari de six sacs poubelles remplis de documentation datant de Mathusalem.

Pas un instant n'est passé sans que je ne m'imagine entourée de ces bougies extravagantes dont Linda nous fait régulièrement l'article. A défaut de me shooter aux effluves de jasmin, j'ai ouvert la porte en grand et comme l'être humain s'habitue à tout, au bout de deux jours, je ne sentais pratiquement plus rien.

Il faut dire que j'avais d'autres chats à fouetter. Car figurez-vous que l'une de mes missions, c'est de coller des feuilles dans des recueils, ce qui requiert de manier parfaitement le tube de glue et d'attendrir la responsable des fournitures pour qu'elle accepte de déroger à la règle du bon de commande à ne lui apporter que la dernière semaine du mois. Violation de règle légitime quand on sait que j'en ai 600 à enduire et que jeudi après-midi, quatre pots tout neufs y sont passés. Pour me distraire entre deux badigeonnages, j'ai également des fichiers audio à frapper au kilomètre, sans remaniement ni créativité, tâche si captivante qu'elle pourrait bien me faire ressortir quelques bonnes vielles plaques d'eczéma si je ne me rabâchais pas à chaque instant que cette folle mission ne durera pas ad vitam aeternam.

Ainsi, cahin-caha et les cervicales en purée, j'ai bouclé ma semaine en concluant qu'aucun de mes deux hémisphères ne devrait se sentir menacé par cette définition de poste affriolante.

La bonne nouvelle dans tout ça, car vous savez qu'il faut absolument et envers et contre tout positiver, c'est que ça me laisse du disque dur disponible pour me livrer à d'autres reflexions que de savoir quel instrument est le plus approprié pour péter les cartons de sacs à déchets que je dois distribuer.

En écoutant attentivement les dernières news de l'hexagone, j'ai donc décidé de continuer à m'intéresser aux supposés grands qui le gouvernent ou aimeraient tant le gouverner qu'ils en deviennent maboules, et dans un élan un peu cavalier je vous l'accorde, j'ai baptisé le dossier :

des histoires de quéquettes

aux histoires de mallettes

Et dès qu'un nouvel épisode du feuilleton naîtra, j'y glisserai une belle sous-chemise colorée. Comment ne pas être persuadée aujourd'hui que les mois à venir me réservent des surprises encore plus insensées, encore plus loufoques, encore plus écoeurantes ?

Faites-moi confiance, une fille qui, sur les promesses de son conseiller bien aimé, a flanqué ses misérables économies sur un PEA moitié BNP, moitié Crédit Agricole, c'est ce qu'on appelle une visionnaire.

La fête foraine ne fait que commencer.

Faut-il s'en plaindre, s'en réjouir, rester la tête dans le sable ou toquer bravement à la porte de l'Elysée avec cette question en bandoulière :

Y a-t-il ici,

dans le saint des saints,

quelqu'un qui se préoccupe

de ma vie à deux balles ?

Une tentative de réponse ce soir sur France 2 qui aurait pu être diffusée en prime time mais qui ne le sera finalement - la faute à qui ? - qu'à 22h20.

Le titre du reportage ?

Les fauves.

Tout ça me flanque la rate au court-bouillon.  Imaginez seulement que, dans l'aventure qui fait la une actuellement, le juge se rapproche un peu trop de mon-PDPA-bien-aimé et que l'affaire dégènère.

Un coup à lui flinguer son congé paternité et à ce que Carla soit obligée de faire face toute seule aux couches, aux biberons et aux courses à Auchan, le tout en Wii Fittant comme une damnée pour retrouver sa taille mannequin.

Elle n'aurait même plus le temps de chanter. Ce serait ballot, ça.

Bonne semaine à tous !

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