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Le petit monde de Cocotine
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24 novembre 2013

Le baratin du dimanche 24 novembre 2013

A 16 ans, je voulais être puéricultrice, à 18, institutrice. Plus tard, j'ai rêvé d'être libraire, puis j'ai failli reprendre une pâtisserie. Récemment, j'ai même imaginé vivre de guirlandes de fanions ou me lancer dans la boulangerie.

En fait, j'ai passé ma vie entière à essayer de trouver un chemin professionnel utile et épanouissant.

Et finalement, de guerre lasse, j'ai abdiqué.

Pour me caser,

je suis rentrée dans la FPT.

Non sans en baver d'ailleurs.

Le 19 novembre, mon année d'essai a pris fin. J'ai donc signé l'arrêté,

mais sans envie de le fêter.

Sans fards ni paillettes, je suis rentrée dans la grande famille des fonctionnaires.

Dans 20 ans et des bananes, j'aurai ainsi achevé cette brillante carrière alimentaire et je pourrai vivoter d'une retraite précaire.

A moins que je ne m'éteigne d'un coup sur mon clavier à 68 ans, un jour où mon GB (Gentil Boss), dans une ultime crise d'hyperactivité, aura encore ajouté une tâche supplémentaire à ma fiche de poste déjà chargée.

Vendredi, j'en étais à tourner la page sur cet épisode numéro 3985 de mon parcours terrestre quand je me suis souvenue de tous les crottins de chevaux et autres équidés qui souillaient les rues de Nantes le samedi précédent.

Là, j'ai senti l'opportunité.

Mon nouveau statut en poche, j'allais pouvoir, moi aussi, me lancer dans un corporatisme aigü, et comme les artisans, les médecins, les commerçants, les professeurs, les sage-femmes, les cheminots, descendre dans la rue

pour me plaindre.

Ca m'a galvanisée. Après tout, la grille indiciaire de ma catégorie ne m'accorderait que 4,63 € bruts lors de mon prochain saut à l'échelon supérieur, le point était bloqué depuis des années, le supplément familial mensuel que l'on m'attribuait pour un enfant était de 2,29 €, je n'avais pas de treizième mois ni aucun espoir d'avoir des primes supplémentaires, pas de mutuelle, et je ne pouvais même pas frauder le fisc en détournant du cash. J'avais là matière à revendiquer.

Et tout à coup, j'ai repensé à cette lettre de Médecins du Monde qui avait échoué dans ma boite à lettres la veille pour me demander quelques sous pour aider les Philippines.

Il fallait parer au plus pressé, mon nombril pouvait bien attendre.

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16 novembre 2013

Bouddha m'a tuer

20h46. En me baladant sur le blog de ma copinaute Vivrealendroit, je lis :

"Si tu ne trouves pas d’ami sage, prêt à cheminer avec toi, résolu, constant, marche seul, comme un roi après une conquête ou un éléphant dans la forêt." (Bouddha)

"Trois choses ne peuvent être cachées éternellement: Le soleil, la Lune, et la Vérité" (Bouddha).

Quand je vous dis que Bouddha ne me lâche pas.

C'est du harcèlement.

16 novembre 2013

Le baratin du samedi 16 novembre 2013

Un soir de solitude, ma télécommande m'a projetée sur le plateau de La Grande Librairie et j'y ai rencontré Yasmina Khadra :

François Busnel, avec son intonation incomparable : Que signifie cette phrase prononcée à la toute fin du livre ? Sais-tu pourquoi nous n'incarnons plus que nos vieux démons ? C'est parce que les anges sont morts de nos blessures.

Yasmina Khadra : Pour moi, à chaque fois qu'une personne est blessée, un ange meurt et donne naissance à un démon. C'est lorsqu'on essaie d'aller vers les autres, lorsqu'on est généreux, lorsqu'on est bon, lorsqu'on est l'incarnation même d'une certaine honnêteté... et on est toujours malheureux parce que les autres ne nous comprennent pas, parce que les autres ne veulent pas nous comprendre, parce qu'on est dans l'exclusion... y'a un ange qui meurt, parce que cette générosité, elle va disparaître et elle va donner naissance peut-être à la colère, à la haine, l'aversion, l'animosité...

Là, je me suis sentie visée.

Des anges morts, j'en avais plein les poches...

...et donc mille bonnes raisons de jouer au zèbre balafré qui préfère rester tout seul chez lui à compter ses rayures en se demandant ce que veut vraiment dire le verbe aimer et s'il n'est pas pure supercherie...

...mais de là à gâcher ce qu'il me reste de mon parcours terrestre en stagnant dans les ténèbres entourée de vieux démons...

J'avais mieux à faire.

Du coup, j'ai piétiné mes amours faisandées, mes amitiés ratées, ma famille tarée, mes jobs avariés et fourré toutes mes désillusions au fond d'un sac jaune gracieusement offert par la mairie du bled.

Puis j'ai jeté un clin d'oeil à mes Dr Martens noires et vernies.

Mon petit monde pourra toujours s'écrouler, je garderai

ma fille

et ma fucking envie de vivre.

Puis, je suis montée me coucher en psalmodiant tu-es-quelqu'un-de-bien.

Après tout, mon toubib me l'avait confirmé deux jours auparavant : "Vous êtes gentille... mais pas dans le mauvais sens du terme, hein..."

Il fallait juste que j'arrive à le croire et que je cesse de battre ma coulpe.

30 octobre 2013

Le baratin du mercredi 30 octobre 2013

Je vous épargnerai les dernières remarques sexistes, racistes ou homophobes auxquelles j'ai encore été récemment confrontée dans ma collectivité à deux balles.

Mercredi dernier, lorsque le mot utilisé par les planteurs du XVIIIème pour désigner les esclaves - un coup à se demander si celui qui l'a prononcé ne descendrait pas des armateurs qui ont bâti leur fortune sur le commerce triangulaire - a heurté mon oreille gauche, j'ai senti que l'intégrité de mon intellect était gravement menacée.

J'ai attrapé mon mug frappé d'un freedom illusoire et me suis retirée de la scène.

Heureusement, à force d'errer dans les couloirs en me répétant que-diable-suis-je-venue-faire-dans-cette-galère, j'ai atterri dans le bureau d'une collègue qui, en deux temps trois mouvements, m'a expliqué qu'elle était tout aussi désespérée que moi par la médiocrité de ces propos banalisés.

Ca m'a requinquée.

Un peu plus tard, c'est au rez-de-chaussée que j'ai dégoté un autre allié pour déblatérer sur

la beaufitude ambiante.

En refermant sa porte, j'avais à nouveau foi en l'homme.

Moi qui ruminais sec depuis cet épisode pathétique de ma rentrée 2013, voilà que je m'étais trouvé des compagnons d'infortune capables de prendre position au lieu de ricaner bêtement lorsque tel ou tel petit coq se mettait à plastronner.

Du coup, j'ai un peu moins mal au ventre quand je saute dans ma décapotable pour aller badger.

Un semblant de résistance serait-il en marche ?

En attendant de trouver une forme de réponse à cette question d'envergure,

moi, gyno-sapiens écoeurée,

je rêve secrètement de projeter cet épisode de Silex and the city à cette bande de macho décérébrés.

19 octobre 2013

Le baratin du samedi 19 octobre 2013

Rien de tel qu'un bon coup de chlore pour remettre sur sabots le zèbre boiteux que je suis. Face à la tourmente neuronale générée par ce cocktail de rentrée - Peillon n'a même pas idée du mal qu'il m'a fait avec ses nouveaux rythmes scolaires -, il fallait bien que je planche sur un plan de blanchiment et pour l'instant, ce lavage à 28° ne m'a pas trop mal réussi.

1000 m au compteur ce matin,

je suis ressortie du bassin aussi zen que Matthieu Ricard.

Le souci, c'est que cet équilibre fragile peut se voir menacé à tout moment.

Par exemple, à midi, alors que je m'installais tranquillement dans ce qu'il reste de mon tas de plumes pour manger mon gloubiboulga, je suis malencontreusement tombée sur L'Effet Papillon, une émission présentée Daphné Roulier pour apprendre qu'en Corée, la mode en était à organiser ses fausses funérailles, autrement dit à faire semblant de mourir pour retrouver le goût de vivre.

Ce monde est quand même épatant.

D'abord bouche bée devant cette femme de 63 ans qui frôlait l'extase en sortant du cercueil où elle s'était volontairement laissée enfermée pendant dix minutes, j'ai pu ensuite constater que certains professeurs proposaient à leurs étudiants de vivre cette expérience incroyable pour qu'ils trouvent un sens à leur vie.

La première gorgée de bière,

en quelque sorte.

Totalement rassurée par le fait que le concept arrivera bientôt en France, le huitième pays suicidaire du monde, je me suis dit que le bon côté des choses - car il faut toujours regarder le verre à moitié plein - c'était que si jamais il nous arrive de sombrer un jour dans le bleu Marine grâce au bon peuple français, tous les ex-élus de droite et de gauche pourront s'offrir un quinquennat d'abonnement aux Pompes Funèbres.

Vous savez quoi ?

Tout ça me donne envie de regarder Catherine et Liliane en boucle, moi, histoire que tout ne pète pas d'un coup là-haut et que je n'aie à vivre mes vraies funérailles plus tôt que prévu.

a

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9 octobre 2013

Le baratin du mercredi 9 octobre 2013

Hier soir, à 20h40, je ne parlais pas toute seule sur un banc, mais bien calée dans mon canapé. Une soirée pimentée de plus à hésiter entre France 2, Arte ou M6 s'annonçait.

Bizaremment, le destin en a décidé autrement et je me suis soudain retrouvée sur France 5 face à ce titre aguichant :

"Dans la peau d'un chômeur de plus de 50 ans".

Animée du masochisme le plus aigü, j'ai suivi Gilles de Maistre, un journaliste de 52 ans qui, pendant neuf mois (seulement...), a cherché un job sous le pseudo de Gilles Lafon, responsable commercial.

Pour de faux.

Le bienheureux.

Plus les regards hagards et les vies brisées défilaient, plus je revivais mes sept années de lutte et je me disais que si je n'avais pas eu l'idée de venir faire ici mon coming out de demandeur d'emploi de longue durée un certain 28 septembre 2008 à 15h03, j'aurais certainement laissé davantage de plumes sur le chemin.

Job wanted,

84 billets pour vaincre l'humiliation,

l'ignorance ou le déni.

Cependant, si j'ai écrit, j'écris et j'écrirai encore, je me garde bien, en revanche, de parler de cette période à quiconque. La naïveté et l'incrédulité de ceux qui n'ont jamais connu cette descente aux enfers les poussent facilement à penser que j'en rajoute et je finis taxée d'adepte de la victimisation.

Les pauvres.

Un jour, ils pourraient bien tomber de haut, eux aussi.

Difficile, cependant, de vous conseiller ces 52 minutes de vraie vie.

A moins que vous n'ayez moins de 43 ans, l'âge auquel le vilain petit monde du travail français m'a collée cette étiquette de

senior.

Car mieux vaut être préparé à cette mise au rancart, mieux vaut savoir qu'on devra accepter un job qui ne correspond pas du tout à l'expérience acquise, mieux vaut savoir qu'on se retrouvera décalé dans un milieu professionnel étranger à ce qu'on a connu, mieux vaut savoir que le salaire des jours heureux, celui pour lequel on s'est battu et qu'on a largement mérité, sera salement amputé.

Dans le meilleur des cas.

Le mien.

Bon courage aux demandeurs d'emploi qui témoignent dans le reportage et qui cherchent, pour certains, depuis  10 ans, et à tous les autres qui s'en prennent plein la figure dans l'ombre.

21,6% des chômeurs ont plus de 45 ans.

Un tour, pour le fun, sur Service-Public.fr où l'on peut lire "Le départ à la retraite à partir de 62 ans s'applique donc uniquement si vous êtes né à partir du 1er janvier 1955."

Je vous laisse faire la soustraction : 62 - 45 (voire 43) = ?

Merci pour vos petits mots

qui m'ont indéniablement soutenue

pendant ces très longues années

que je ne parviens pas à oublier.

PS : Intéressant aussi, l'entretien qui suit le documentaire entre Carole Gaessler et ses invités : Gilles Mirieu de Labarre, président de "Solidarités nouvelles face au chômage" et le sociologue Serge Guérin.

7 octobre 2013

Le baratin du lundi 7 octobre 2013

Depuis que je me cramponne au bas de l’échelle de la FPT du double-four, je n’ai plus aucune minute à consacrer à ma déprime récurrente.

Fière de ma victoire sur moi-même après 7 ans d’errance à Pôle Emploi, j’ai fait ma prétentieuse et l’ai flanquée derechef aux oubliettes pour jouir pleinement de ma nouvelle vie de stagiaire.

Mis à part quelques petits loupés dus à des pointes d'extra-lucidité forcément néfastes, je me suis niée et pliée en ignorant les propos gras qui traînaient ça et là. J’ai refoulé les mais-qu’est-ce-que-je-fous-là et les comment-j’ai-pu-tomber-si-bas en tapant, photocopiant et scannant plus vite que mon ombre.

D'efforts en renoncements, j'ai atteint mon but : me faire accepter par le groupe.

Soûlée par un quotidien avilissant et terrassée par l’ennui ambiant, j’ai fini par m'endormir tous les soirs sur le canapé, à l'aise dans ma peau de surdouée

totalement sous douée.

Et ma vie a défilé, merveilleusement affligeante.

Jusqu’au jour où, après nous avoir obligés à empaqueter des dizaines de dossiers et à les déballer au milieu d'un chantier digne de ceux de Valérie Damidot, ma collectivité a inauguré ses nouveaux locaux en grande pompe.

C’était un samedi matin, le ciel était dégagé et mon dos bloqué.

Toute à ma joie de participer à ce happening incontournable, j'arborais le moins sincère des sourires quand, devant d’autres participants, l’un de mes collègues a cru bon de m’interpeller d’un :

« Y’a un élu qui cherche les toilettes ! Tu veux pas y aller ? Il a besoin de quelqu’un pour lui tenir ! »

Et c'est là qu'elle est revenue me frapper en pleine figure.

Ma dépression existentielle.

En un quart de seconde, mon humeur a viré et mes neurones, jusque-là savamment maîtrisés, se sont déchaînés.

Depuis ce jour d’exception, je suis aussi blue que Jasmine.

Cerise sur le gâteau, le semaine suivante, alors que je branchais une prise électrique, l’un de ses acolytes, 26 ans et toutes ses dents, a fait irruption dans mon espace en m’apostrophant d’un :

« T’es déjà sous le bureau à cette heure-ci ?! »

Dés-intégrée par tant de stupidité, je suis entrée dans une période illimitée de misanthropie et j'erre désormais dans les couloirs en évitant de chercher un sens à ma vie.

La passer à s'auto-censurer au milieu d'énergumènes qui ne maîtrisent pas le présent du subjonctif , c'était déjà consternant, mais là, c'est devenu accablant.

Pourvu que je ne finisse pas sur un banc à parler toute seule.

26 septembre 2013

Le baratin du jeudi 26 septembre 2013

Si, lorsque j'ai pointé mon nez dans ce monde débile un jour d'automne à l'hôpital Foch de Suresnes, quelque cartomancienne m'avait avertie que bien des années plus tard, mon avenir se jouerait dans l'atmosphère improbable de la salle d'expo des Oudairies à la Roche-sur-Yon, je me serais vite fait hara-kiri avec le premier scalpel en vue.

Malheureusement, ça ne s'est pas passé comme ça et Bouddha s'est encore joué de moi en m'envoyant là-bas pour un nouvel exercice.

En janvier 2013, après avoir décortiqué avec méthode les possibilités extravagantes d'avancement que m'offrait ma nouvelle carrière dans la FPT du double-four, j'ai capté que, si je ne pratiquais pas, encore une fois, la politique

du BTF (ou Bouge Tes Fesses)

je mettrais quelques bonnes dizaines d'années à gravir péniblement les échelons en grattant un ou deux ou trois points à 4 € et des cacahuètes bruts tous les un ou deux ou trois ans.

Pas de quoi m'acheter cash la cahute crêtoise de mes rêves.

Sans compter que, même en faisant preuve d'un optimisme débridé, je pouvais affirmer sans risque que des décennies, devant moi, je n'en avais pas à la pelle.

Ce constat pitoyable m'a aussitôt poussée à m'inscrire pour passer un autre concours, histoire de me donner l'illusion d'avancer. Puis, j'ai procrastiné et même essayé d'oublier que j'avais eu la prétention de choisir l'épreuve de finances, budgets et intervention économique des collectivités territoriales. En dernier ressort, pétrie de lâcheté, j'ai fui.

A Chypre.

La suite, vous la connaissez.

Enfin, en partie seulement.

Car la face cachée de l'iceberg est nettement moins glamour : des soirées à me goinfrer d'articles de La Gazette des Communes, des pauses déjeuners heures à disséquer le site gouvernemental des collectivités locales et des week-ends à stabilobosser mon Foucher de chevet en tentant d'imaginer à quelle sauce j'allais être mangée le jour J.

Et ce fameux jour J,

c'était hier.

Avec toute la bravoure dont je peux faire preuve mes jours de just-do-it, j'ai sauté dans ma décapotable à 9h00 pour un rendez-vous à La Roche-sur-Yon à 13h30. Deux fois quatre gouttes de Rescue sur la langue et j'étais assise bien droite devant ma copie, prête à en découdre avec le sujet qui me faisait de l'oeil à travers sa belle enveloppe dûment cachetée.

Le tout était d'ignorer mes centaines de voisins bien alignés en blocs d'internes, d'externes ou de 3ème voie.

Tout ça pour vous expliquer que l'affaire est bouclée, voire baclée, et que je peux donc reprendre une vie normale.

D'ailleurs, je vais me coucher sans mon Foucher.

Demain, qui, paraît-il, est toujours un autre jour, je bosse dans ma catégorie poids plume, et vu le niveau glauque de ma prestation, c'est sûrement pour un bail.

A bientôt pour de nouvelles aventures,

et merci pour vos petits mots !

14 juin 2013

Le baratin du vendredi 14 juin 2013

De cette semaine remplie de gloire et d'espoir, je sors complètement enivrée.

Jugez plutôt.

En une poignée de jours, j'ai appris avec surprise :

- que le fait d'avoir démarré ma vie trépidante de bureaucrate en 1981 dans le secteur privé me vaut aujourd'hui l'honneur de me voir attribuer une reprise de carrière dans le public de

6 ans 5 mois et 23 jours,

- et que d'ici 1 an, 6 mois et 7 jours, je serai propulsée à l'échelon supérieur de ma catégorie et donc créditée d'un point d'indice, ce qui m'apportera

4,63 € bruts de plus par mois.

Ma bonne fortune me donnerait presque le tournis.

Pas question de péter le Ruinart pour autant. Je reste concentrée sur mon objectif : attaquer la face nord de la grille indiciaire pour en voir le sommet avant mes 114 ans.

Et bûcher sur le concours de septembre, seule bouée pour éviter de végéter dix ans sans l'ombre d'une augmentation décente.

Le souci, c'est que ma vie a pris une telle tournure que me regarder le nombril est devenu mission impossible ; j'ai déjà du mal à m'épiler une jambe le jeudi et l'autre le vendredi.

Autrement dit, je n'en rame pas une.

Mon tout-en-un Foucher me suit dans tous mes déplacements intérieurs et extérieurs mais quand j'ai deux minutes pour l'ouvrir, je me mets à bailler lamentablement.

Hier soir encore, alors que j'essayais de faire rentrer l'imparfait des trois groupes et la division à étages dans les disquettes de Miss Cocotine, j'ai tenté de me plonger en même temps dans le M14.

Un fiasco.

A tel point que je doute de ma zébritude. Si je ne suis pas capable d'ingurgiter toutes les données nécessaires pour pondre la note de synthèse qui fera la différence, c'est que les tests qui m'ont désignée comme faisant partie de ce groupe étrange et minoritaire devaient être avariés.

La sagesse me pousse donc vers cette conclusion :

Pour une carrière à la Johnny, il faudra attendre une prochaine vie.

4 juin 2013

Le baratin du mardi 4 juin 2013

Des semaines que je n'ai pas pu m'accorder quelques minutes de répit pour noircir une page ici. La faute à la FPT du double-four qui me grignote jusqu'à l'os. Mais j'aurais trop d'audace de m'en plaindre. Les statistiques du chômage sont si médiocres que ma maigre feuille de paie me donne l'impression de faire partie des nantis de ce pays.

Certes, ma bicoque est bien trop modeste pour s'attirer les faveurs de Stéphane Thébaut et mon automobile n'a de capote que dans mes divagations bloguesques mais je touche quand même au but : dans quelques mois, je serai définitivement du

sunny side of the street.

Enfin, sunny, oui, mais pas suffocant. Un agent de mon niveau à-ras-les-pâquerettes n'aura jamais à s'encombrer d'un conseiller fiscal.

Quoiqu'il en soit, mon GB (Gentil Boss) m'a récemment convoquée pour dresser le bilan de ces derniers mois et s'atteler à cette tâche ô combien réjouissante qui s'appelle

évaluation.

C'est ainsi qu'à mon âge canonique, sur 18 points, je me suis vu attribuer 11 croix au titre des "compétences acquises", 4 pour les "compétences à consolider" et 3 dans la rubrique "compétences en apprentissage". Quasiment le même bulletin que celui de Miss Cocotine qui va brillamment passer du CE2 au CM1. Sans les pastilles vertes, rouges ou oranges, c'est ballot.

Les quatre pages dûment signées sous le bras, je suis repartie vers mon bureau légère comme une plume. Tout le monde m'aimait et j'aimais tout le monde.

Ou presque.

Mais c'était vrai, juré-craché. Si l'on faisait abstraction d'une poignée de névrosés, ma joyeuse bande de GC (Gentils Collègues) avait bigrement grimpé dans mon estime. A les cotoyer plus que Léon-le-garçon, toujours pas monts et par vaux en quête d'or et d'argent, j'avais fini par m'attacher.

Comme une bernique à son rocher.

Vous le croirez ou non, mais mes déjeuners n'ont désormais rien à envier aux dîners de La Parenthèse Inattendue. Bien sûr, les protagonistes ne sont jamais tombés par hasard sur Truffaut en sortant du métro et le menu oscille plus de la paëlla-au-poulet-Fleury-Michon au kebab-frites-boulgour que du risotto-à-la-langoustine à la-brouillade-aux-truffes, mais le coeur y est.

Car comme l'a si bien détecté le recruteur dans mon-test-de-comportement-et-de-motivation-en-milieu-professionnel, j'ai une réceptivité telle que certains jureraient que je suis

la jumelle de Frédéric Lopez.

Là où le bât blesse, c'est que mon GB ne m'a pas fait de pont d'or pour que j'anime ces séances et que la décoration limite miteuse de la salle de convivialité dans laquelle j'officie chaque midi n'a rien de celle du moulin à 800 000 € sur lequel on peut loucher à l'écran.

Mais qu'importe, après tout, le résultat est tout aussi distrayant. L'une de mes collègues ne m'a-t-elle pas lancé avec force enthousiasme, alors que je venais de livrer au groupe toute la quintessence des relations que j'ai avec ma famille : "Ah ben, ça me rassure. Tes parents sont bien pires que les miens !" ?

Moi, si je peux aider...

Surtout si ça me permet de m'insérer.

D'ailleurs, c'est marqué sur mon papier : Bonne intégration de Cocotine.

Je suis quasi casée.

Ce post est dédié à tous ceux qui cherchent un job et qui seraient tentés de ne plus y croire.

Tenez le coup, il y a un chemin pour chacun.

Et je vous épargnerai le quand-on-veut-on-peut dont certains se gargarisent au café du commerce ou sur un plateau télé.

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