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Le petit monde de Cocotine
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19 juin 2012

Le baratin du mardi 19 juin 2012

David Pujadas a changé ma vie le 14 mai 2012.

Non pas qu'il m'ait convié à déjeuner et proposé le job mirobolant qui aurait miraculeusement eu pour conséquence que je me voie plus belle dans les yeux de mon père, qui, de toute façon, ne me regarde plus depuis belle lurette.

Mais plutôt que ce jour-là, j'ai entrepris de me lancer dans des fouilles profondes et que, des Tribulations d'un petit zèbre à Talent différent en passant par Zébrattitude et le site de Jeanne Siaud-Facchin j'ai découvert petit à petit que j'avais tout un tas de clones un peu partout et que donc, je n'étais pas aussi cinglée que ma propre mère aimait à le le sous-entendre un peu trop régulièrement.

Bref (comme-dit-le-gars-à-la-télé), j'ai décidé, très humblement, de venir faire ici mon

coming out.

Car je suis, paraît-il et après moult tests effectués quand j'étais enfant et lors des mes recherches d'emploi, ce que les experts en la matière appellent une surdouée-douée-HP-à-haut-potentiel-HPI-HQI-APIE-HN-surefficient-mental.

Annoncé comme ça, ça fait peur, j'en suis bien consciente.

Ca pourrait même en pousser certains moins méchants qu'ignorants à hausser les épaules en me claquant la page d'accueil au nez d'un mais-quelle-crâneuse-celle-là.

Ils se fourvoieraient totalement. D'ailleurs, comment, après 9 mois passés à crever d'ennui dans le coin d'un bureau insipide de la collectivité la moins glamour de tout le double-four, je pourrais oser venir ici parader avec mon QI ventripotent ?

A ces termes ridicules qui n'ont finalement absolument aucun sens à mes yeux, je préfère amplement celui de

drôle de zèbre,

et je me retrouve étrangement dans cette description délicatement posée sur Zébrattitude.

Vous le croirez ou non, mais de me voir disséquée comme ça, blanc sur noir, ça m'aurait presque fait filer.

Pour autant, pas question de vous bourrer le mou avec cette histoire à deux balles puisque d'autres expliquent tout ça bien mieux que moi. Si le sujet vous titille ou vous passionne, vous pouvez aller vous balader sur les sites indiqués et dans le tag "Zébritude" que je viens de créer pour y jeter, de temps à autre, quelques posts sur mon cheminement.

En espérant que zébritude et zénitude iront enfin de pair.

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16 juin 2012

La peau de la page

Tel notre nouveau Ayrault, je suis une fervente partisante de la négociation. J'ai donc écouté vos récriminations enflammées, lu vos banderoles grognonnes et prise à la gorge, je me suis trouvée dans l'obligation de faire la peau à ma page d'accueil.

Enfin, pas tout à fait.

Dans le but de satisfaire le profane, je l'ai déménagé dans la colonne de droite, sous le titre PAGES mais depuis, je lui trouve mille défauts, en particulier celui d'être franchement vilain.

Si seulement j'étais moins feignasse et que j'envoie un collectif de neurones bosser sur le mode avancé, je pourrais peut-être lui coller du rose sur le bout du nez ou quelques pois sur les chaussons, à mon pauvre nouveau-né tant détesté.

Alors heureuses ?

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15 juin 2012

Le pourquoi du comment de la page d'accueil

Je conçois tout à fait que je puisse être obscure pour certains lecteurs non avertis mais tout de même.

Serait-ce la normalité ambiante qui vous aurait assommés ? Ne me dites pas que même le petit crépage de chignons de ces derniers jours ne vous a pas titillé la paupière.

Debout là-dedans.

Dans l'optique de rendre mon petit monde virtuel plus convivial pour le novice qui débarquerait, j'ai gribouillé un "Welcome on board" et comme toute page d'accueil qui se respecte,

elle n'est plus censée bouger.

Voyant que quelques fidèles étaient visiblement déboussolés, j'ai cru bon d'expliquer ma démarche dans un post baptisé "Don't give up".

Malgré tout, j'ai l'impression que certains errent encore lamentablement et ne comprennent pas pourquoi le premier post est toujours le même depuis des lustres.

Y'a encore de la vie,

mais au-dessous de la page d'accueil.

J'ai baratiné le 11 juin et depuis, j'ai mené à bien ma mission de simili fonctionnaire en bouclant mon 267ème dossier manuscrit, j'ai assisté à une réunion d'école assise sur un banc pour mômes de 4 ans, j'ai applaudi 170 gamins qui chantaient à tue-tête et dansaient avec entrain au Zénith du bled, je me suis tuée le pouce en SMS pour les beaux yeux de Léon et accessoirement, j'ai fait trois lessives, repassé 1h35, préparé 8 repas, passé le chiffon ça et là, bercé et houspillé Miss Cocotine.

Alors, je vous offre ces passeroses, mais pas de farandoles de mots ce soir,

j'ai la migraine.

Mais ce n'est pas pour ça que je ne vous aime plus. C'est pas mon genre.

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11 juin 2012

Le baratin du lundi 11 juin 2012

Rien de tel pour redynamiser son couple que de vivre à 300 kilomètres l'un de l'autre. La semaine a passé sans anicroches et Léon-le-garçon a réintégré le caravensérail conjugal vendredi soir avec sa Samsonite élimée et son duvet à laver en déclamant :

Vous m'avez manqué !

Une boite de Rennie pour désintégrer le noyau de colère qui continuait à bouillonner en moi et j'étais tout ouie pour écouter ses aventures extravagantes, les ponctuer d'onomatopées retentissantes et poser quelques questions intelligentes.

La femme parfaite.

Jusqu'à ce que Léon, dans un élan d'enthousiasme, nous intime l'ordre de nous asseoir dans le canapé usé pour visionner le-film-sur-la-société-où-Papa-travaille-maintenant et dans lequel, en bon zèbre qui se respecte, je n'ai vu que sympathique propagande.

Tout à sa joie d'être l'un des nouveaux maillons de cette chaîne fantastique et immergé dans le tout-nouveau-tout-beau, Léon ne s'aperçut pas un instant de la portée de la phrase qu'il allait me coller dans le dentier :

Tu vois, j'ai bien fait d'y aller.

Là, mes deux hémisphères se sont téléscopés et j'ai marqué un temps d'arrêt.

Pourquoi diantre avais-je été assez cruche pour ne pas, moi aussi, chercher un job faramineux à plusieurs centaines de bornes de chez moi, en 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012, tout en jurant à Miss Cocotine et à son père que c'était vraiment trop dur, de vivre sans eux ?

Avant même que je ne trouve une réponse décente à cette question fumante, Léon est reparti avec son nouveau chameau.

Le plexus en lambeaux, j'ai repris le chemin de ma collectivité à deux balles où depuis que le psychopathe qui loge dans mon bureau m'a aboyé toute sa haine, j'entrevois enfin que ce concours est sans doute une erreur d'aiguillage et que, s'il est question de moisir d'ennui avec des crétins pareils, autant me laisser mourir tranquillement dans l'étroitesse de ma-panoplie-fripée-de-MAF-totalement-dévouée-à-Léon-et-à-ses-ambitions.

Y'a pas un proverbe arabe qui dit : Dans la peine, ne demandez pas conseil à celui qui est heureux ?

Surtout s'il court de l'Ibis de Massy-Palaiseau à celui de Strasbourg.

Moi aussi, ce soir, j'ai comme-qui-dirait une envie d'évasion. Justement, la Lufthansa, que je n'ai pas sonnée d'ailleurs - pas plus que tous ceux qui viennent par dizaines polluer ma boite mails - m'informe que je n'ai " Plus que 2 jours pour des places supplémentaires à destination de Berlin à 49 euros*".

Berlin, ça me changerait du bled, non ?

4 juin 2012

Le baratin du lundi 4 juin 2012

La méthode Scarlett a ses limites. Je le sais pertinnement mais ça ne m'empêche pas la pratiquer à outrance par pure survie mentale. Le souci, c'est qu'à force de tout remettre au lendemain, le jour tant redouté finit par pointer son nez sans que j'y sois le moins du monde préparée.

C'est exactement ce qui m'est arrivé jeudi dernier.

Léon en était alors à son troisième banquet d'adieu, son deuxième pot de on-t'oubliera-jamais, ramenait des cartes géantes remplies de sans-toi-la-vie-ne-sera-plus-jamais-la-même et des cadeaux douteux qui, même s'ils avaient été offerts avec le coeur, iraient probablement échouer sur le Bon Coin dès les blessures de la rupture pansées.

Comment vous dire ?

Le dommage collatéral de la carrière de Léon que je représente depuis bientôt deux décennies maintenant a d'abord applaudi bravement puis, exténuée par le trio infernal qui dirige de manière si malsaine le service où je crame d'ennui depuis 7 mois que j'en ai l'envie de vendre des informations à Zoé Sheppard pour le tome deux, j'ai fini par repenser à cette publicité de Chanel où les filles ouvraient les fenêtres les unes après les autres pour hurler

égoïste !

Là, au lieu d'aller me coller sous la couette comme me l'avait sagement conseillé Zoé, je me suis jetée à corps perdu dans l'élaboration d'un plan de vengeance du genre divorce-express-via-Internet et inscription-immédiate-sur-tous-les-sites-de-rencontres-existants. Et portée par ma-colère-mauvaise-conseillère - je la fais direct au cas où quelque altruiste aurait la volonté de me l'envoyer dans les dents - j'ai attrapé ma plus belle encre rose pour lister les côtés positifs que la prochaine disparition de Léon allaient entraîner dans ma vie :

- plus de poils dans la baignoire,
- une lanterne plus chic,
- des nuits paisibles sans ronflements terrifiants,
- les pleins pouvoirs sur la télécommande,
- et 4 kilos en moins.

D'un coup, d'un seul, ça m'a détendue et convaincue que, moi aussi, j'allais vivre pleinement

ma vie d'égocentrique. 

Et c'est à ce moment béni que les FACH ou Ferventes Admiratrices de la Charentaise Hyperactive (Chouchenn étant l'activiste la plus dangereuse du mouvement) ont débarqué avec trompettes et banderoles pour défendre la bonne foi de Léon-le-champion qui, clamaient-elles, partait en croisade pour le bien de la Cocotine's family et non pour se faire flatter le plumage, comme j'avais l'outrecuidance de le seriner.

L'affront a mobilisé ma bande de neurones frétillants et de pour en Contres, ils en sont venus à tourner comme des lions en cage. Un carnage. Finalement, tout à coup, le moins dégénéré des rescapés s'est redressé pour lancer une idée :

Faut travailler sur un projet !

Le petit malin n'avait pas tort. C'était le moment ou jamais de mobiliser mon énergie débordante pour crocheter 2 mètres par 3 de couverture en granny squares, user mes chaussures de courses neuves depuis 4 ans en faisant le tour du bled chaque soir et ouvrir enfin un tag "je vieillis bien" sur mon blog, peinturlurer ma cabane bringuebalante en rose bonbon ou commencer à yarn-bomber la caravane pas glop de Léon.

Vous le croirez ou non, mais juste à l'instant où mon ciel commençait à s'éclaircir, j'ai eu cette chance insolente de tomber sur Laurence Ferrari qui, comme un signe du destin, levait le camp en s'écriant :

Allez Yallah !

Ni une, ni deux, j'ai repris la formule à mon compte et remotivé mon troupeau de cellules frelatées. A l'heure où la simplicité était érigée en leitmotiv, il fallait arrêter de se compliquer l'existence et vivre l'instant présent.

Ca a duré ce que ça a duré.

A 6h35 ce matin, Léon se faisait la malle en lonesome cow-boy, et à 6h46, j'étais planquée au chaud dans le lit de Miss Cocotine qui, loin de pleurnicher comme sa mère, prit le taureau par les cornes et s'exclama joyeusement :

Mouchoirs à volonté !

Le carpe diem avait comme-qui-dirait pris du plomb dans l'aile.

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31 mai 2012

Pas cap

Je voudrais ne pas être obsédée par la fin de mon contrat qui approche à grands pas.

Mais pas cap.

Je voudrais garder la tête haute.

Mais pas cap.

Je voudrais assumer les décisions de Léon.

Mais pas cap.

Je voudrais croire que même si le 1er juillet, c'est direction Pôle Emploi, ça ne durera pas.

Mais pas cap.

Je voudrais oublier que la vie à trois dans la bicoque du double-four, c'est fini forever.

Mais pas cap.

Je voudrais répondre sans faiblir à Miss Cocotine quand elle me dit : "Papa, il viendra pas à mon spectacle d'école."

Mais pas cap.

Je voudrais retrouver le sens de l'humour et dénouer tout ça pour en tirer un baratin à deux balles.

Mais pas cap.

Alors, mieux vaut que je reste planquée.

Je reviendrai quand je serai cap.

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17 mai 2012

Le baratin du 17 mai 2012

Sans doute à cause du bouleversement qui vient d'avoir lieu dans l'hexagone, je n'arrive plus à aligner deux mots depuis dix jours. Ce déversement de normalité après des années d'hyper-activité, ça m'a flanqué un coup au moral et quand j'ai vu notre ancien président prendre le tapis rouge dans le mauvais sens, j'ai presque failli chialer dans mon canapé usé.

La dépression post élections.

Et puis, lorsque j'ai constaté, ébahie, que celui qui descendait les Champs Elysées en C5 hybride était déterminé à mouiller sa chemise, j'ai finalement repris goût à la vie. Après tout, cette touche sobre, c'était pile poil ce dont je rêvais lorsque j'assistais, penaude, aux frasques des Morano-Besson-Lefebvre. La vie de la République était enfin redevenue

normale,

quoi de plus palpitant ? Totalement rassurée quant à la prochaine réussite de mon pays bien-aimé, j'ai replongé le nez dans mes 65 grammes de purée-jambon et-pas-plus-sinon-je-vomis, rapport à la tourista violente que j'ai attrapée dans le Morbihan et qui m'a collée une mine de papier mâché pendant deux jours.

Bercée par la certitude de n'être plus considérée comme un parasite de la société au vu du projet de suivi des demandeurs d'emploi récemment proposé par Pôle Emploi, je suis toutefois partie dans des spéculations sans fin. Après huit mois de bons et loyaux services dans la Fonction Publique Territoriale du double four* et compte-tenu de mes antécédents douteux estampillés très-longue-durée, dans quel clan allais-je être propulsée :

1 - les recasables puisque juste expulsés, gentiment décrits comme "proches du marché du travail et autonomes"",

2 - les moit'-moit', comme dirait Miss Cocotine, qui végètent un peu, mais pas trop, et qui ont donc "besoin d'avoir un appui régulier",

3 - ou les gros losers comme je l'étais il n'y a pas si longtemps et qui, eux, bénéficieront de "l'accompagnement renforcé".

Telle était la question que se posait la fille normale que je pensais être quand tout-à-coup, lundi soir, en passant derrière un Léon du genre fesses-scotchées-au-club-entre-20h-et-20h30 pour aller superviser un brossage de dents qui oscille encore entre douze secondes et douze minutes à huit ans et deux mois malgré un plan de formation bien verrouillé, j'ai capté cette phrase :

"Dès qu'on touche à ce qui est de l'ordre du commercial, c'est-à-dire faire prendre des vessies pour des lanternes - là, vu mon back-ground dans les milieux de la vente, j'ai mis mes oreilles en mode doberman-au-taquet - je me retrouve totalement inhibé, je ne sais pas faire. La relation avec les autres, elle doit être honnête, elle doit être franche, elle doit être profonde, elle doit être intense et dès qu'on est dans un autre registre... alors professionnellement, c'est une catastrophe."

Là, j'ai stoppé net. Ce type était mon clone et il fallait de suite en informer Léon d'un tu-vois-je-pense-exactement-comme-lui suivi d'un c'est-pour-ça-que-je-n'arrive-à-rien censé tout expliqué sur mon mal être récurrent et mes échecs permanents, et m'enquérir du sujet abordé d'un c'est-quoi-ce-truc-? que ledit Léon ponctua d'un

c'est sur les surdoués.

Concluant d'un ben-voilà-c'est-ça-mon-problème désabusé, j'ai grimpé mon escalier en me demandant ce que mes parents avaient bien pu coller dans le cocktail pour en arriver à me créditer d'un QI détecté par trois fois comme étant bien au-dessus de la moyenne, découverte à ce point glamour qu'elle m'a valu d'être ensuite regardée comme un alien rose à pois rouges avec LED intégrés par les découvreurs en question.

Et c'est mardi que cette histoire à deux balles est revenue sur le tapis. Mon toubib, à qui je venais juste demander du Tiorfan, s'est mis à tout me déballer sur l'une de ses patientes qui, à la suite d'un harcèlement personnel suivi d'un professionnel, a sombré dans la dépression pendant dix ans, et qui a remonté la pente brillamment après avoir découvert que son malaise venait du fait qu'elle avait un QI élevé. Et de conclure que, du coup, elle avait repris ses études et qu'elle était en passe de devenir juge.

A la pensée du bureau minable dans lequel je crève à petit feu depuis des mois, cette histoire, si positive soit-elle, m'a plombée, et je m'en suis voulu de n'avoir jamais eu, moi aussi, ce déclic insensé.

Le soir venu, sans conviction et pour alimenter la conversation, j'ai tout exposé à Léon, qui, saisissant à pleines mains la perche qui lui était lancée, m'a rétorqué :

Bon, alors, quand est-ce que

tu reprends tes études ?

Agacée par cette bouse ayant atterri sur mes plantes-bandes déjà bien crados, j'ai décidé de bouder, et toute seule dans mon coin, je suis partie en quête d'informations sur ces 2% de la population qui semblaient plutôt se débattre que d'exploiter pleinement ce cerveau conçu bizaremment.

J'ai alors découvert que ma zone frontale et ma zone pariétale avaient apparemment des problèmes de liaisons trop rapides et la gentille voix off de ce reportage diffusé lundi dernier sur France 2 m'a confirmé qu'un QI élevé n'était pas gage de réussite. Il était d'ailleurs annoncé qu'un tiers de cette population triomphait à l'école, un tiers naviguait dans la moyenne et l'autre était en échec.

Mais c'est bien plus la fin du reportage qui a perturbé ma bande de neurones dégingandés, car il était expliqué que certains gros QI souhaiteraient que leur handicap soient aujourd'hui reconnu.

Là, j'ai pris peur. Moi qui crèvais d'envie d'être hype, j'allais ainsi peut-être être tamponnée :

anormale

au moment même où le fait d'être normal devenait supra-hyper-mega tendance.

C'était vraiment trop injuste. Alors, j'ai continué mon enquête et au fond des archives de RTL, je suis tombée sur un témoignage rassurant : une fille qui en avait bavé toute sa vie en raison d'un cerveau au fonctionnement aussi insolite que le mien, et qui avait enfin trouvé sa voie en patinant des meubles.

Mon avenir s'est soudain illuminé. Après tout, patiner étant un art dans lequel j'excellais après des années de recherche d'emploi effrénée, j'allais enfin pouvoir annoncer à la terre entière, et surtout à Léon, que j'entreprenais une énième reconversion.

Le tout étant de ne pas tomber dans le cirage.

Bon week-end avec ou sans pont,

et merci mille fois

de m'accepter malgré mes tares.

8 mai 2012

Le baratin du 8 mai 1945

Ainsi que je vous l'ai déjà expliqué moult fois hélas, il n'y a pas que la déco dans ma vie, il y a surtout la recherche d'emploi.

A l'heure où la France a deux Présidents pour le prix d'un, vous imaginez bien que je meurs d'envie de vous servir mon analyse à deux balles de ces dernières 48 heures.

Je suis ravie

d'avoir brillé par ma lâcheté. Souvenez-vous du 23 juin 2011. Epuisée par le lot d'absurdités distillées chaque seconde par le gouvernement en place, j'avais décidé, moi aussi, de courir bravement après les 500 signatures pour me présenter au suffrage universel.

Quand, dimanche soir, après avoir bavé de 18 heures à 20 heures devant des journalistes et des militants qui faisaient semblant, sans même avoir eu l'idée de consulter nos amis belges, j'ai réalisé qu'à l'issue de ce long parcours du combattant dans lequel j'avais imaginé me lancer, je n'aurais finalement pu récolter qu'une soirée accordéon sous la pluie tulliste, suivie d'une balade en Scénic, je me suis félicitée d'avoir échoué dans une collectivité du double-four à gratter du papier dans la précarité.

Même si j'en suis toujours à me demander de quoi demain sera fait :

fonctionnaire

ou demandeur d'emploi ?

La question est loin d'être tranchée concernant mon nombril, mais de toute évidence, pour le pays, le changement, c'est un soulagement. Au lieu d'être systématiquement pointée du doigt comme le rebut de la société, alors que je rappelle quand même à la moitié de la France que la démocratie défrise depuis dimanche soir, que personne ne fait exprès de fréquenter Pôle Emploi et que tous ceux qui croient encore qu'on vit comme un pape des indemnités chômage se mettent le doigt dans l'oeil, je serai peut-être considérée comme une française à part entière.

Les soirées d'élections, c'est un peu comme la Saint-Sylvestre. On a envie de se lâcher prise, de se laisser porter et de croire dur comme fer qu'une vilaine page est tournée. C'est toujours ça de gagné, mais le lendemain, on revient à davantage de lucidité.

Et quoi de mieux qu'un bon reportage intitulé :

2012, la vraie campagne

sur France 3 pour réfléchir tranquillement sur tous ces longs mois de propagande et de promesses que la France vient de vivre ?

Ce nouveau Président va-t-il réussir à sortir le pays de la crise en gommant doucement les divisions ? En voyant le second reportage,

François Hollande,

comment devenir président ?

on peut trouver une réponse qui apaise un peu. Au moins, le style est radicalement différent. Alors, aujourd'hui, j'ai envie de lui accorder ma confiance et de dire, à l'instar du Daily Mail, à celui qui aimait tant provoquer en racontant qu'il voulait «être là que pour deux mandats, pas plus» et «après c’est plus tranquille. On fait la dolce vita» :

Au revoir président bling bling.

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28 avril 2012

Le sang est toujours rouge

Vendredi soir, en ramenant mes sacs de courses, j'ai écouté France Culture et suis tombée sur les témoignages de quelques-uns des 17,90 % d'électeurs de dimanche dernier. Pour avoir dû supporter ce genre de propos dans des réunions familiales pendant des années, rien ne m'a étonnée.

Le jour où le Tonton couillon, très content de son trait d'humour, m'a déclaré de ne pas vouloir que je lui serve de riz parce qu'il avait peur que ça lui colle des yeux bridés, alors qu'il savait pertinnement qu'on était en procédure d'adoption en Chine, j'ai touché le fond, et depuis, je refuse de fréquenter ceux qui se plaisent à classer les humains par couleur de peau.

Autant vous dire que tout le fatras qu'on nous sert depuis des mois me tourne les sangs et me pousse à réfléchir encore davantage.

Le week-end dernier, je suis allée faire un tour à Nantes au Mémorial de l'abolition de l'esclavage et cette après-midi, j'ai enfin vu ce film touchant sur le Mississippi des années 60.

Tout cela n'est finalement pas si vieux. Aujourd'hui, il n'y a plus de foin dans le ratelier. Alors les chevaux se battent et la tentation de trouver des coupables est grande.

Moi, j'ai choisi mon camp.

J'essaie de faire dans la modération car plus je vieillis et moins j'ai l'impression de savoir. La seule chose dont je suis à peu près certaine, c'est que la valeur d'une femme ou d'un homme n'a pas grand chose à voir avec ses tâches de rousseurs ou ses oreilles poilues.

Et vous, vous l'avez vu, ça vous a plu ?

cs

26 avril 2012

Le baratin du jeudi 26 avril 2012

Si j'osais, je viendrais bien vous raconter ma semaine pathétique mais j'ai peur que vous ne me preniez pour une pauvre mythomane qui en rajoute des caisses pour se faire remarquer.

J'ai beau persévérer dans le qi gong et me masser le plexus avec des huiles essentielles, je sens que mon dossier reste scotché sur le bureau de Bouddha avec ce post-it jaune vif : "La pousser au meurtre, elle prendra perpète, se pendra en taule et là, on pourra enfin l'expédier chez les écureuils de Regent's Park. MAIS PAS AVANT."

Figurez-vous que Léon le champion a commencé gentiment à se demander où il allait bien pouvoir crécher dans le forty-one. C'est pas le tout de faire sa star en quittant le domicile conjugal la fleur aux dents, faut assumer. D'abord affreusement tenté par un mobil home 13 ans d'âge avec TV dans un camping deux étoiles au bord d'un lac, ce qui lui aurait permis de pêcher les soirs de blues éventuel, il a finalement craqué pour une piaule chez les curés.

Oui, je me doute de l'effet massue. Ma copine Vanessa a cru que c'était une blague à deux balles.

Que nenni.

Une cellule sans télé.

Mais avec demi-pension.

Là, j'ai senti comme un reproche dans ses yeux gourmands et j'ai mesuré toute la frustration du gars que je nourris, depuis que je suis une femme hyper active et super brillante, au haricot vert extra fin et à l'épinard en branches made in Picard.

Mes neurones se sont emballés et l'air hagard, j'ai tenté un mais-qu'est-ce-que-tu-vas-faire-le-soir-sans-télé-? auquel Léon, narquois, a répondu sans se démonter :

Je vais faire une retraite spirituelle.

Venant d'un matérialiste pure souche et parfois pire qu'une péroxydée à carte bleue greffée au bout du bras, la remarque ne manquait pas de sel.

Dépassée par ses décisions loufoques mais relativement rassurée par le site de ladite communauté sur lequel de petites cloches surréalistes remuent gentiment leurs ailes, j'en suis arrivée à la conclusion que cette sage décision ne lui ferait pas de mal et je suis revenue à mes moutons, c'est-à-dire à mon petit boulot à deux balles.

Comment vous dire ?

Alors qu'on attaquait bravement le cinquième jour sans chauffage avec 14° au thermomètre et que, pendant que mes petits camarades se promenaient dans les couloirs, l'un avec un bonnet vert pomme, l'autre avec son manteau d'hiver par-dessus son blouson d'été et que je me calais contre mon tas de graines de lin passées au micro-ondes de la cafet' orange seventies, les marteaux piqueurs et les coups de masse sont venus, d'un coup d'un seul, rappeler à toute la troupe que les travaux de rénovation du rez-de-chaussée venaient officiellement de démarrer.

Entre les murs qui tremblaient et les collègues qui pétaient les plombs, j'en ai appris des vertes et des pas mures sur la manière dont cette non-anticipation avait été soigneusement programmée.

Impossible de vous décrire la matinée qui a suivi, vous ne me croiriez pas. Entre une crise de rire et une séance d'effarement, j'ai baptisé l'épisode number 135 de ma vie de novice dans la FPT* :

Au-delà du réel.

La direction nous a cordialement invités à prendre un café et proposé de nous fournir des bouchons d'oreille. Puis il a été question de déménager à droite, à gauche, histoire de briller dans le last.minute.com.

Aujourd'hui, j'ai traversé ma journée assise sur ma bouillotte et emmitouflée dans une polaire, avec Agnès Obel dans les oreilles pour essayer d'oublier que les ouvriers avaient fougueusement entrepris de défoncer le sol juste au-dessous de mon fauteuil troué.

Eh bien, moi, ce soir, je me dis

njut, njut, njut* !

Ces bouffonneries me mettent le coeur en joie. Et dire qu'il y en a un qui claironne que ce n'est même pas un

vrai job,

quand il ne pointe pas d'un doigt féroce les joyeux lurons que j'irai, dans deux mois, rejoindre à Pôle Emploi.

Après tout, je m'en tape le coquillard que les qui-savent-tout-sur-un-chômage-auquel-ils-n'ont-jamais-eu-la-chance-de-goûter se mettent à déblatérer sur mon compte. 60 jours à ce tarif-là et

je serai sourde.

Craché, juré, tout ça, c'est vrai.

* Fonction Publique Territoriale

* ça se prononce nioute, nioute, nioute - c'est juste pour vous faire croire que je suis bilingue suédois - et ça veut dire profiter, désirer, découvrir, vibrer, s'éclater, délirer, rêver, découvrir, jubiler ...

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